Un mois avant le rocambolesque braquage du Louvre, dimanche 19 octobre – un casse du siècle qui aura duré seulement huit minutes, pour un «butin inestimable» – c’est le Muséum d’histoire naturelle de Paris qui avait été la cible d’un cambriolage. Dans la nuit du 15 au 16 septembre, 600 000 euros de pépites d’or avaient été dérobés au sein de la galerie de géologie et de minéralogie de l’institution. Une «perte inestimable» pour la recherche et le patrimoine, avait déploré le musée. Une enquête pour vol en bande organisée avait alors été ouverte.
Plus d’un mois après ce hold-up, une ressortissante chinoise a été mise en examen et placée en détention provisoire pour «vol en bande organisée» et «pour association de malfaiteurs», a annoncé ce mardi la procureure de Paris. Cette Chinoise de 24 ans, mise en examen le 13 octobre, avait été «remise le jour même par les autorités espagnoles, qui l’avaient interpellée à Barcelone le 30 septembre en exécution d’un mandat d’arrêt européen», précise la procureure Laure Beccuau dans un communiqué.
Vulnérabilités
Alerté par une employée de ménage de la présence de débris, un conservateur du muséum avait constaté la disparition de pépites d’or habituellement exposées, a rappelé Laure Beccuau.
Parmi elles : «Des pépites originaires de Bolivie léguée à l’Académie des sciences au XVIIIe siècle ; de l’Oural, offerte par le tsar Nicolas Ier de Russie en 1833 au muséum ; de Californie, découverte au moment de la ruée vers l’or dans la seconde moitié du XIXe siècle» et «une pépite d’or de plus de cinq kilos originaire d’Australie découverte en 1990», a-t-elle détaillé.
1,5 million d’euros de préjudice
Le poids de ces pièces était estimé à près de six kilos, a précisé Laure Beccuau, avec un préjudice financier évalué à 1,5 million d’euros, correspondant à la valeur de l’or natif, supérieure à l’or métal. En outre, 50 000 euros de préjudice lié aux dégâts matériels s’ajoutent à ce décompte. «La valeur historique et scientifique de ces pièces a quant à elle été jugée inestimable», a souligné la procureure de Paris.
Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) ont constaté que deux portes avaient été découpées à la disqueuse. Au sein de la galerie de minéralogie, la vitrine abritant les pépites avait été brisée avec un chalumeau, retrouvé à proximité. Avaient aussi été découverts sur place une disqueuse, un tournevis et trois bonbonnes de gaz servant à alimenter un chalumeau ainsi que des scies.
Enquête
L’exploitation des vidéosurveillances a montré qu’une personne seule était entrée par effraction dans le musée peu après une heure du matin, pour en ressortir vers 4 heures après avoir longuement surveillé les alentours, a expliqué Laure Beccuau.
Les investigations téléphoniques ont démontré que cette personne avait quitté la France dès le 16 septembre et s’apprêtait à regagner la Chine. Au moment de son interpellation, elle a tenté de se débarrasser de morceaux d’or fondu, d’un poids de près de 1 kg.
L’enquête se poursuit, notamment pour rechercher ce qu’il est advenu des objets volés, ainsi que sur d’éventuels complices, a encore noté la procureure.