En ce torpide vendredi après-midi de fin juillet dans le Marais, à Paris, l’angle de la rue Vieille-du-Temple et de la rue des Rosiers est bloqué, enguirlandé de rubalises. Policiers d’un côté, journalistes et badauds de l’autre. Soudain, une petite dame pousse la lourde porte de son immeuble et se retrouve hébétée au cœur de la zone d’intervention, face aux caméras des reporters.
«C’est pour un film ?»
— Non madame, c’est pour un braquage.»
Au crédit de la riveraine, personne – des touristes aux vendeurs des échoppes voisines – n’a rien vu, rien entendu dans cette enclave du luxe. Les braquages ? Un truc qu’on regarde sur Netflix. Pourtant, dans la dernière semaine de juillet, en l’espace de trois jours, Paris a connu deux vols de bijouteries aux montants mirobolants. Le premier, celui d’une boutique de la prestigieuse maison Chaumet près des Champs-Elysées, a marqué les esprits avec son braqueur évaporé à trottinette. Le second, celui du joaillier Dinh Van dans le Marais, pourrait laisser craindre à une réapparition de ces casses spectaculaires – par leur discrétion autant que par les sommes rondelettes des magots – après quelques années d’accalmies. En avril, c’était la bijouterie du palace George-V qui avait été visée – cette fois-ci avec moins de tact : les voleurs s’étaient attaqués aux vitrines à la hache, embarquant pour 100 000 euros de marchandise.
Du côté de la maison poulaga, on tempère l’emballement : une poignée d’affaires ne font pas une tenda