Il est venu raconter comment il a fait craquer Dahbia B. en garde à vue, lors de sa quatrième audition le 16 octobre 2022. Soit le surlendemain du meurtre et du viol de Lola Daviet, faits pour lesquels la principale suspecte est jugée depuis ce vendredi 17 octobre aux assises de Paris. Il est aux alentours de 18 heures et Julien N., policier quadragénaire à la brigade criminelle, se présente à la barre, succédant à un collègue avec lequel la cour a été confrontée aux images très difficiles du corps de Lola après le meurtre.
Pendant plus de deux heures, l’agent a dépeint le huis clos de l’interrogatoire en garde à vue et, surtout, l’attitude de Dahbia B., alors arrêtée la veille. A l’époque, elle ne le sait pas, ou ne veut pas le savoir, mais tout indique que c’est elle, la meurtrière. Les images de vidéosurveillance fournies par le père de Lola, d’autres filmées dans le bar voisin, le Rallye… Les témoignages. La police sait. Il n’y a plus qu’à.
«Ah ouais, c’est grave»
Ce dimanche-là, c’est la troisième audition de Dahbia B. Les deux précédentes ont eu lieu avec un policier de la criminelle et n’ont rien donné. La mise en cause joue si bien la comédie que les enquêteurs qui l’ont interpellée se sont demandés s’ils ne s’étaient pas trompés de personne. Elle n’a rien fait, ne comprend pas pourquoi elle est là. Pour des raisons stratégiques, décision est prise d’opérer un changement. Julien N. était jusqu’ici mobilisé sur les constatations au 119 de la rue Manin, l’adresse du XIXe arrondissement où ont e