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Justice

«Vraie banalisation» de la pédopornographie : à Paris, le rôle de Telegram pointé du doigt lors d’un procès

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Neuf hommes, pour la plupart très jeunes, ont été jugés lundi 23 et mardi 24 septembre pour détention et diffusion d’images pédopornographiques via Telegram. L’accusation a pointé la «perte totale de conscience de la gravité» de ces contenus échangés en l’absence de modération.
En garde à vue, Romain F., l'un des neuf hommes jugés lundi et mardi pour «détention et diffusion d'images pédopornographiques», n’a pas caché avoir choisi Telegram pour son absence de modération. (Dmitry Feoktistov/TASS. Sipa)
publié le 25 septembre 2024 à 18h16

Des images défilent sur l’écran de projection, montrant des corps ou des sexes d’hommes adultes dont on ne voit jamais les visages, et des enfants, parfois très jeunes. Le président de la 15e chambre du tribunal correctionnel de Paris les décrit d’un ton clinique, au fil de quelques minutes glaçantes, insoutenables. Dans le public, un homme qui avait d’abord mis son chapeau devant ses yeux finit par quitter la salle d’audience. «Dégoûtant et choquant», résume Jean D., l’un des prévenus, lorsque la lumière revient. Ce sont pourtant de tels contenus que lui et d’autres sont accusés d’avoir propagé en ligne. Notamment par le biais d’un groupe sur Telegram, l’application dont le fondateur, Pavel Dourov, interpellé en France fin août, est accusé d’avoir refusé durant des années de collaborer avec les autorités judiciaires.

Ces lundi 23 et mardi 24 septembre s’est tenu à Paris le procès de neuf hommes, tous poursuivis pour détention et diffusion d’images pédopornographiques ; un dixième, également convoqué, sera finalement jugé en mars, faute d’avoir été jusque-là soumis à une expertise psychiatrique, obligatoire dans ce type de dossier. Deux d’entre eux sont en outre soupçonnés d’«intermédiation», par le biais d’une plateforme en ligne, visant à faciliter des transactions illicites – autreme