C’est par un communiqué lapidaire, tombé à 22 heures mardi soir, que Matignon s’est résolu à radier le militant indépendantiste corse Yvan Colonna du répertoire des «détenus particulièrement signalé» (DPS). Une doléance qu’il réclamait instamment, ce statut étant un obstacle administratif à son transfert dans une prison corse, près des siens. La voilà exaucée, sauf qu’Yvan Colonna est désormais entre la vie et la mort, suite à son agression sauvage par Franck Elong Abé, un islamiste radical. En garde à vue, ce dernier a justifié son acte par «le blasphème» dont aurait fait preuve celui qui a été triplement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat, en 1998, du préfet Claude Erignac.
Dans l’esprit de ceux qui ont pris cette décision, il semble que l’idée – au timing malvenu – soit d’encourager l’apaisement, et de faire baisser la tension sur l’île, en proie à de violents heurts avec les forces de l’ordre depuis une semaine. En effet, une frange de la population insulaire considère que la responsabilité de l’administration pénitentiaire, et donc de l’Etat français, est «accablante» dans l’attaque perpétrée contre Yvan Colonna. Pour l’heure, il demeure toujours difficile d’expliquer pourquoi