Son état de santé «est toujours gravissime». Depuis l’agression d’un codétenu dont il a été victime en prison, le 2 mars à Arles, Yvan Colonna, «n’est jamais sorti du coma», indique Me Patrice Spinosi, un de ses conseils. Interrogé sur France Inter, l’avocat confirme qu’une demande de suspension de peine s’apprête à être déposée mardi, comme l’avait indiqué la veille son confrère, Me Sylvain Cormier.
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«Quand votre état est incompatible avec la détention, vous avez la possibilité de demander que votre peine soit suspendue», a détaillé Me Spinosi, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une «faveur» mais d’une «mesure prévue par le code» pénal. C’est le juge d’application des peines qui a vocation à accepter ou rejeter cette demande. «Il s’agit de prendre en considération de la condition médicale» du militant indépendantiste corse, insiste l’avocat.
«L’espoir existe mais il est ténu»
Soigné à Marseille, Yvan Colonna ne sera pas déplacé pour le moment. «L’enjeu de son retour en Corse va exister s’il vient à se remettre, pour l’instant il est là où il est traité au mieux», précise Me Spinosi. Le militant indépendantiste corse a été condamné à la prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Erignac, en 1998, à Ajaccio. A propos d’un éventuel futur réveil, son avocat affirme que si «l’espoir existe», il reste «ténu».
Les avocats d'Yvan Colonna réclament une suspension de peine pour leur client agressé en prison, actuellement dans le coma.
— France Inter (@franceinter) March 15, 2022
"C'est la demande déposée pour qu'il y ait une prise en considération de la situation médicale", précise @patrice_spinosi, avocat de la famille.#le57inter pic.twitter.com/rMSqziyqPY
Et de préciser que si une telle suspension était prononcée, elle ne le serait qu’à titre provisoire : «S’il y a une amélioration de son état, il faudra alors que le juge d’application des peines réexamine la possibilité d’une éventuelle réincarcération». Me Spinosi a par ailleurs confirmé de futures «actions engagées contre l’Etat» de la part de la famille d’Yvan Colonna : «le temps aujourd’hui n’est pas à ce type de démarche, […] mais il est certain qu’il y aura des mises en cause d’une faute ou d’une défaillance de l’administration».
En Corse, la mobilisation ne faiblit pas depuis l’agression d’Yvan Colonna. Au lendemain d’une manifestation de soutien ayant viré à l’«émeute», le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé lundi une visite dans l’île, où une «véritable solution politique» est attendue par le président du conseil exécutif de Corse. Interrogé sur cette visite prévue mercredi et jeudi en Corse, pour ouvrir «un cycle de discussions» avec les élus sur l’avenir de l’île, l’avocat a rappelé que «la présence d’un ministre de l’Intérieur en Corse n’a jamais été un facteur d’apaisement». «On verra si celle-là est une première !»