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Libération
Surpopulation carcérale

Yvelines : un homme de 21 ans tué par son codétenu à la prison de Bois-d’Arcy

Il est décédé mardi 6 mai à la suite d’une bagarre, a indiqué le parquet de Versailles. Une vidéo tournée par un détenu dans une cellule voisine et publiée sur les réseaux sociaux dénonce la lenteur de l’intervention des secours.
La prison de Bois d'Arcy lors d'une visite d'Eric Dupond-Moretti, alors ministre de la Justice, en avril 2023. (Stéphane Mouchmouche/Hans Lucas. AFP)
publié le 8 mai 2025 à 19h29

Un détenu est mort après une altercation avec son compagnon de cellule mardi 6 mai au soir à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy (Yvelines), a indiqué mercredi le parquet de Versailles. La victime était âgée de 21 ans, selon cette même source. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte et, à ce stade, le mobile de l’agression reste inconnu.

Son codétenu «a été placé en garde à vue» dans la foulée, ajoute encore le parquet. Selon une source policière à l’AFP, le suspect, âgé de 25 ans, était détenu pour vol par effraction. Selon cette même source, les pompiers et le Samu sont intervenus dans l’établissement pénitentiaire vers 19 h 30, pour un détenu en arrêt cardiaque à la suite d’une bagarre. D’après le Parisien, la victime avait été incarcérée pour défaut de permis, la prison de Bois-d’Arcy accueillant beaucoup de courtes peines.

«Ça fait une heure qu’on les appelle»

Dans une vidéo publiée sur X, un détenu d’une cellule voisine pointe le retard dans l’intervention des secours : «Les gars, il est 19 h 49, ça fait exactement une heure qu’il y a un mec qui s’est fait schlasser [poignarder, ndlr] […], ils ne sont toujours pas arrivés les gradés, ils viennent d’arriver que maintenant». L’homme, dont le visage est flouté et collé à la porte de sa cellule, affirme : «Ça parle d’intubation, de masque… ça fait une heure qu’on les appelle, il n’y a pas de sonnette ici.»

Fin 2022, face à la «surpopulation», à la «désorganisation» et aux «conditions de détention indignes» au Bois-d’Arcy, la Contrôleure générale des lieux de privations de liberté (CGLPL) avait émis une recommandation rare : la suspension des incarcérations. Selon les statistiques du ministère de la Justice, au 1er avril 2025, la densité carcérale de cet établissement était de plus de 200 %.