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Pompiers : face au manque d’effectifs, un syndicat porte plainte pour «mise en danger de la vie d’autrui»

Le syndicat Force Ouvrière des sapeurs-pompiers de la Haute-Vienne dénonce le manque de moyens financiers pour embaucher, alors que les soldats du feu n’étaient pas assez nombreux le 25 décembre à Limoges.
Des pompiers manifestaient pour de meilleurs conditions de travail, à Paris, 15 octobre 2019. (Denis Meyer/Denis Meyer)
publié le 28 décembre 2022 à 19h29

Une démarche judiciaire aussi rare qu’alarmante sur la situation des femmes et hommes en rouges. Le syndicat Force Ouvrière des sapeurs-pompiers de la Haute-Vienne (FO-SIS87) a porté plainte ce mercredi contre X auprès du parquet de Limoges pour «mise en danger de la vie d’autrui», afin de dénoncer un manque d’effectifs. Dans un communiqué publié ce mercredi, FO-SIS87 dénonce le fait que seulement 32 sapeurs-pompiers étaient de garde lors de la journée du 25 décembre pour les trois centres de secours de Limoges et son agglomération, contre les 37 requis «par le règlement opérationnel» du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS).

Un manque de bras qui met en péril «la population et des pompiers», a dénoncé le secrétaire général Nicolas Corneloup, en colère contre une situation qui dure «depuis plusieurs mois». «Régulièrement, il y a une ou deux journées où l’on est en sous-effectif», explique-t-il, alors que les interventions ont augmenté de «20 % sur les derniers mois».

Le syndicat affirme avoir à plusieurs reprises interpellé les élus et la préfecture mais «à chaque fois on nous dit qu’il n’y a pas les moyens financiers d’embaucher». D’après le communiqué, «depuis le 5 novembre 2021 ce n’est pas moins de 6 avertissements» qui ont été adressés au directeur départemental du SDIS, au conseil d’Administration du service départemental d’incendie et de secours ou encore à la préfète de la Haute-Vienne.

Le conseil départemental de la Haute-Vienne a quant à lui annoncé le 15 décembre une augmentation de 2 % du budget consacré au SDIS, soit 400 000 euros. Le syndicat FO-SIS87 attend désormais de savoir ce qu’une telle plainte, rare dans ce milieu, pourra apporter.

«Situation totalement mortifère»

Chez les soignants, la CGT Santé et action sociale de Meurthe-et-Moselle a déposé une plainte similaire en octobre auprès du parquet de Nancy afin de dénoncer une «situation totalement mortifère» dans les établissements de santé «pour les usagers et les salariés».

Des syndicats des centres hospitaliers de Laval et Bayonne ont également déposé des signalements auprès de leurs parquets respectifs en fin d’été pour alerter sur la mise en danger des personnels soignants.