C’est «une histoire de snowboard et bien au-delà». D’«estime réciproque», de liens devenus «quasi familiaux». C’est celle, aussi, d’une incongruité statistique. «Il y a eu tous ces rebondissements d’un contact à l’autre, si tu penses à la probabilité que ça marche au final…» souffle Victor Daviet. Ce snowboardeur professionnel qui vit à Annecy (Haute-Savoie) a permis l’évacuation en France de la première équipe nationale de snowboard d’Afghanistan. Soit un team d’une quinzaine de jeunes dont plusieurs femmes, qui ont découvert la discipline il y a quelques années.
Un sport jugé trop américain, trop occidental par les talibans. Quand ces derniers entrent dans Kaboul le 15 août 2021, parachevant leur implacable offensive, les riders reçoivent des menaces de mort, en particulier les filles. Pas possible, dit Victor Daviet, d’accepter «qu’un snowboardeur puisse être en danger en faisant un truc qui est toute ma vie». Cet été-là, lorsque le directeur de la toute jeune fédération afghane de snowboard l’appelle à l’aide, il lui répond qu’il n’est «pas Macron», mais qu’il «va voir». Il est alors en vacances à Paris.
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«J’ai pris mon skate et je suis allé à l’ambassade d’Afghanistan, je planais complet, c’était le chaos là-bas : je leur ai demandé d’aider mes potes, on m’a gentiment dit non», retrace le sportif de 34 ans. Il lance un appel sur les réseaux sociaux. Magie de l’Internet. «Petit à petit, j’ai rassemblé toute une équi