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Reportage

Pour les élèves de Romans-sur-Isère, «il restera des blessures difficiles à cicatriser»

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Suspicion généralisée, absentéisme, angoisse des plus jeunes… Trois semaines après le meurtre de Thomas à Crépol et deux semaines après la descente de l’extrême droite à Romans-sur-Isère, l’atmosphère est encore pesante dans les établissements scolaires de la ville.
A Romans-sur-Isère, le 22 novembre, marche en hommage à Thomas, lycéen de 16 ans, tué en marge d'une fête dans le village de Crépol. (Alexandre Bagdassarian/Hans Lucas pour Libération)
par Anouk Anglade
publié le 10 décembre 2023 à 12h06

Les traumatismes sont encore bien présents. Certains jeunes Romanais ne sont pas retournés en classe depuis plusieurs semaines. Si l’atmosphère était déjà lourde à Romans-sur-Isère depuis le meurtre de Thomas, les récupérations politiques, le harcèlement de certaines familles puis la descente de l’extrême droite au quartier de la Monnaie ont exacerbé les tensions et alimenté les angoisses.

Au lycée du Dauphiné, où était scolarisé Thomas, le taux d’absentéisme était estimé à près de 30 % après la venue des groupes radicaux d’extrême droite dans le quartier de la Monnaie, le 25 novembre, selon des professeurs de l’établissement. Il s’agissait essentiellement d’enfants issus de familles d’origine maghrébine qui avaient été prises pour cible. Si certains sont retournés en cours depuis, le lycée compte encore beaucoup d’absents.

«Et lui, il est de quel camp ?»

Christophe Dumaillet et Amélie Chapapria, tous deux co-secrétaires de l’a