Comme l’a martelé leur hymne phare, ils sont là. Dès le 17 novembre 2018, ils ont été là au rond-point du Rafour, à Crolles, dans cette zone commerciale à 20 km de Grenoble. Là chaque week-end pour s’occuper du camp fait de palettes et peaufiner les pancartes, là chaque mercredi soir pour l’AG qui réunissait, au plus fort de la mobilisation, des dizaines de personnes. Ce samedi, ils seront encore là, moins nombreux certes. En cinq ans, la petite communauté de gilets jaunes de cette commune iséroise, reflet assez fidèle d’une classe moyenne en voie de paupérisation, a vécu des péripéties. Mais ni les lacrymos, l’usure ou les confinements ne sont parvenus à décourager une poignée de fidèles. Ce week-end, la quinzaine de gilets jaunes encore d’attaque invite leurs concitoyens sur le rond-point pour un pique-nique partagé. Et pour un débat sur le thème du changement : «Faut-il changer la Ve République ou seulement changer Macron ?» questionne l’intitulé… qui induit la réponse.
Jacques s’esclaffe quand on lui fait remarquer : «C’est pour ne pas être seulement dans la critique de l’état du monde, c’est pour partir sur du positif, se demander ce qu’on construit à la place.» L’agent territorial de 60 ans se plaît à raconter ce 17 novembre 2018 «magique», où la clameur des 400 person