Pour la première fois depuis une semaine, Rada retrouve l’appétit. L’influente artiste afghane de 33 ans vient d’apprendre que sa mère, ses deux frères et sa sœur ont été évacués en Allemagne, à quelques jours du retrait définitif des militaires américains de l’Afghanistan et de la fin des opérations d’exfiltration. Le 19 août, la militante en faveur des droits des femmes a atterri à l’aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle dans le troisième vol de rapatriement opérés par la France depuis la reprise en main du pays par les talibans. Après avoir obtenu un précieux visa pour l’Hexagone, Rada effectue une quarantaine sanitaire de dix jours à Montrouge, en banlieue parisienne, où l’établissement d’un grand groupe hôtelier accueille 450 Afghans exfiltrés par Paris depuis la capitale afghane.
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Vêtue d’un sweat-shirt pourpre assorti à son vernis à ongles, la jeune femme aux lunettes rondes s’apprête à récupérer son plateau-repas. Dans la grande salle à manger, pleine à craquer, le déjeuner se prend en famille. Plus d’un tiers des Afghans sont des enfants. On compte aussi une quinzaine de nourrissons et cinq femmes enceintes, dont certaines arr