Dimanche matin, le père Michel Briand se rendait à Galette-Chambon, à l’est de Port-au-Prince en Haïti, pour participer à l’installation d’un jeune prêtre, formé sous sa houlette. Kidnappé en chemin, aux côtés de six autres religieux et quatre proches du nouveau curé, l’homme de 67 ans connaît fort bien le pays de ses ravisseurs, où il vit et officie depuis 1986, au sein de la Société des prêtres de Saint-Jacques. Ce petit groupe de quelque 80 missionnaires fondé en 1966, héritier de religieux bretons présents en Haïti depuis 1864, compte une quinzaine de prêtres sur l’île. Outre Michel Briand, trois autres, de nationalité haïtienne, ont aussi été enlevés.
A Guiclan, siège de la Société dans le Nord-Finistère, la nouvelle secoue. «Ce qui est arrivé révèle la gravité de la situation. Je suis choqué et même un peu révolté : comment Haïti en est arrivé là ? Comment un petit groupe peut-il parvenir à prendre tout un pays en otage ? Des kidnappings, il y en a tous les jours, mais autant de religieux, on n’a jamais vu ça», réagit Paul Dossous, le supérieur des prêtres de Saint-Jacques depuis 2011, premier Haïtien à occuper la fonction. «Nous sommes inquiets pour nos confrères kidnappés et pour le pays. L’insécurité est générale, ce banditisme touche tout le monde, crée une psychose qui paralyse tout et qui rend très pénible le quotidien», ajoute Georgino Rameau, le secrétaire général de la société.
«Un type costaud»
Fils de paysans de Messac (Ille-et-Vilain