Quand Anne-Marie a entendu «une grosse sonnerie» dans la poche de son sweat, elle a sorti le téléphone. L’écran annonce une alerte tsunami. «J’ai cru à une blague, affirme-t-elle. Ici, un tsunami ? Ça ne me paraissait pas possible.» La retraitée a vite compris qu’il s’agissait d’un exercice – le mot est répété trois fois à l’écrit et à l’oral, en français et en anglais, pour éviter la panique. Derrière le calme plat de la Méditerranée, le risque est bien réel. «La commune peut être très impactée car l’altimétrie est basse, explique Yannick Ferrand, directeur de la gestion des risques majeurs à la mairie. Cannes est exposée.» Alors Cannes s’entraîne à réagir face à la vague.
«J’ai failli m’évanouir !»
«Ce n’est pas une blague, du tout, argumente Richard Massa, de la réserve communale cannoise. La majorité des gens n’imagine pas que le tsunami les concerne. Ils pensent que ces événements sont réservés à la Thaïlande ou au Japon.» Une vague peut déferler sur la Côte d’Azur selon deux scénarios naturels : un mouvement d’eau après un séisme sur la faille algérienne mettrait une heure à arriver ; sur la faille ligurienne, moins de dix minutes. En 1979, un affaissement de terrain sur le chantier de l’aéroport de Nice, construit sur l’eau, avait engendré un tsunami où o