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A la barre

Procès de la mort de Steve Maia Caniço : le commissaire de police a «fait de son mieux, et surtout comme il pouvait»

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Affaire Steve Caniçodossier
Après une semaine d’audience, le parquet de Rennes a requis la condamnation à une «peine de principe» de Grégoire Chassaing pour homicide involontaire. Fidèle à sa position depuis cinq ans, la défense a continué de nier tout lien causal entre l’action de la police et la mort du jeune homme en 2019, ainsi que la commission d’une quelconque faute par le fonctionnaire qui dirigeait les opérations.
Fresque en hommage à Steve Maia Caniço, à Nantes. (Estelle Ruiz/NurPhoto. AFP)
publié le 14 juin 2024 à 13h24

L’homicide involontaire est «l’infraction la plus inquiétante pour chacun d’entre nous, elle peut nous concerner tous et nous confronte à un terrible dilemme : être responsable d’une mort sans avoir voulu la causer. C’est presque un oxymore, comme si un hasard cruel utilisait nos négligences, nos imprudences, nos fautes, pour nous faire livrer à la mort une personne. C’est une des infractions les plus lourdes, les plus difficiles à assumer.» Cécile de Oliveira, avocate de la famille de Steve Maia-Caniço, plaide en tendant la main vers Grégoire Chassaing, renvoyé pour homicide involontaire. Mais le commissaire de police ne l’a pas saisie : en cinq ans d’enquête poussée, et cinq jours sereins d’audience devant le tribunal correctionnel de Rennes, il n’a eu de cesse de nier sa culpabilité, rejetant la responsabilité du drame sur tous les autres acteurs de l’équation : participants à la fête de la musique, DJ, autres policiers, ville de Nantes, préfecture de Loire-Atlantique. Le parquet a requis contre lui une condamnation sans proposer de peine – elle peut être au maximum de trois ans de prison. Le délibéré sera rendu le 20 septembre.

«Si le commissaire Chassaing est le seul à comparaître aujourd’hui, il est lo