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Libération
A la barre

Procès de la sextape : arnaque, mic-mac et petites frappes

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Après trois jours de procès à Versailles en l’absence de Karim Benzema, il reste difficile de déterminer le rôle exact des quatre autres prévenus dans le supposé chantage à l’encontre du footballeur Mathieu Valbuena. Jugement le 24 novembre.
Le footballeur Mathieu Valbuena répond aux questions des journalistes au tribunal de Versailles, mercredi. (SARAH MEYSSONNIER/REUTERS)
publié le 22 octobre 2021 à 20h43

Mathieu Valbuena, dit «Petit Vélo», a quitté sa chaise et le tribunal jeudi midi. Juste avant, Mustapha Zouaoui, l’une de ses anciennes connaissances, terminait de se défendre devant la cour. Non, il ne voulait pas causer de tort à «Monsieur Valbuena», et oui, «Monsieur Valbuena» devrait être ailleurs. Il s’est tourné vers lui, les mains qui dansent : «La vérité, si je t’ai fait du mal, ce n’est pas bien. Je suis désolé. Tu peux me prendre à coups de pied.»

Zouaoui, 48 ans, proche de quelques footballeurs, risque quatre années de placard pour chantage à la sextape, mais tricote et déroule des pelotes multicolores. Le Marseillais, quadra trapu, parle de haute couture avec le juge (de coussin Louis Vuitton), accuse un ancien attaquant d’avoir couché avec des filles mineures, précise son nouveau boulot dans l’immobilier presque au smic, après une récente peine purgée pour escroquerie. Il a le talent de la tchatche, celui d’enivrer avec des formules et des intonations, donc d’endimancher un bobard. Alors, il laisse penser à son auditoire que, peut-être, il dit vrai entre deux digressions décousues. Pourquoi ? Parce que les mœurs de millionnaires en short représentent un fantasme. Et qu’il sait forcément des choses.

Au tribunal correctionnel de Versailles, «Petit Vélo» avait quatre de ses supposés maîtres chanteurs à sa droite, cinq en comptant le fantôme lumineux :