Dans la salle des grands procès du palais de justice de Paris, on raconte l’histoire d’un «papa poule», «dévoué». D’un homme impulsif et jusqu’au-boutiste lorsqu’il s’agit de prendre la défense des siens, qui a voulu faire justice lui-même. Le 7 octobre 2020, lorsque sa fille lui rapporte – alors qu’elle n’a pas assisté au cours – que son professeur d’histoire-géographie a montré une caricature du prophète à l’ensemble de sa classe, Brahim Chnina se rue sur Facebook. Il publie de façon frénétique, se plaignant de l’enseignant et réclamant une sanction à son égard. Il communique l’identité du professeur et le nom de l’établissement, avant de supprimer ces informations une heure et demie plus tard. Le 8 octobre, il publie une vidéo qui sera visionnée par Abdoullakh Anzorov, islamiste radicalisé tchétchène de 18 ans, le tueur de Samuel Paty. Quatre ans après les faits, Brahim Chnina est là, cheveux et barbe blancs, dans le box des accusés. L’homme de 52 ans comparaît pour association de malfaiteurs terroriste pour avoir livré le professeur à la vindicte sur les réseaux sociaux. Au troisième jour du
A la barre
Procès de l’assassinat de Samuel Paty : Brahim Chnina, à l’origine de l’engrenage mortifère, se pose en homme fragile et «dévoué»
Article réservé aux abonnés
Francis Szpiner, avocat du fils et de l'ex-compagne de Samuel Paty, à l'ouverture du procès à Paris, le 4 novembre 2024. (Denis Allard/Libération)
par Margaux Gable
publié le 6 novembre 2024 à 20h47
Dans la même rubrique