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A la barre

Procès de l’assassinat de Samuel Paty : les quatre versions des accusés de la «jihadosphère»

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L’avant-dernière semaine du procès de l’assassinat de Samuel Paty a été en majorité consacrée aux interrogatoires des quatre membres dits de la «jihadosphère». Quatre interrogatoires, quatre postures.
Virginie Le Roy, avocate de la famille de Samuel Paty, au palais de justice de Paris, le 4 novembre 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 12 décembre 2024 à 17h44

Dans le ballet en quatre actes qui s’est ouvert ce mardi, chaque protagoniste à la barre a revêtu – de manière plus ou moins convaincante – un costume qui lui est propre. Du jihadiste repenti aux interlocuteurs ingénus, les quatre accusés de la «jihadosphère» interrogés à tour de rôle ont arboré des postures distinctes, parfois même diamétralement opposées. Pourtant, tous sont accusés d’avoir conforté Abdoullakh Anzorov, le terroriste qui a décapité Samuel Paty le 16 octobre 2020, dans son passage à l’acte.

D’origines, d’âges et de parcours différents, le seul point de glu entre ces quatre accusés est Abdoullakh Anzorov, alors même qu’aucun d’eux ne l’a jamais rencontré. Tous entretenaient des relations virtuelles avec le futur assassin sur Snapchat ou sur Twitter. Ils comparaissent pour association de malfaiteurs terroriste et risquent jusqu’à trente ans de réclusion criminelle.

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Après presque six semaines d’audience, il est le seul accusé à reconnaître l’intégralité des faits qui lui sont reprochés. Veste beige et cheveux soigneusement peignés, le jeune Tchétchène de 22 ans a tenu, avec une lucidité déconcertante, à reconnaître trois choses : «J’étais vraiment radicalisé, j’ai échangé avec des personnes radicalisées notamment sur zone [dont