Quand elles décrochent leur téléphone, les associations impliquées dans la lutte contre l’emprise sectaire répondent d’une seule voix : «Notre répondeur est plein de messages. Il y a chaque semaine de nouveaux cas.» Comme tous les jeudis, Natacha assure la permanence téléphonique dans les locaux du Centre contre les manipulations mentales (CCMM), dans le XXe arrondissement de Paris. Celle qui est bénévole au sein de l’association depuis juin cherchait depuis longtemps à s’investir contre le sectarisme. «La période de la crise sanitaire a agi comme un révélateur», confie la jeune retraitée, décidée à agir à son échelle.
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Dans ce centre associatif créé en 1981, neuf bénévoles se relaient. «La pandémie a fait exploser les dérives», raconte Natacha, prête à répondre au moindre appel. La bénévole ne s’y trompe pas. Entre 2015 et 2021, les signalements ont augmenté de 86 %, selon les derniers chiffres communiqués par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Preuve que le phénomène d’emprise sectaire est pris au sérieux par les autorités, l’organisme a dessiné une stratégie de lutte pour la période 2024-2027. Dans le même temps, un projet de loi est examiné cette semaine par les députés pour sanctionner plus lourdement les instigateurs d’emprise sectaire. Un agenda que les associations voient d’un bon œil, submergées par les témoignages.
«Témoignages déroutants»
Bien souvent, ce sont les proches des adeptes qui appellent les associat