«Ici c’est Greystoke, la légende de Tarzan», raille Christian Obeltz en s’enfonçant dans les bois. La référence cinématographique est excessive, mais illustre ce que le passionné d’archéologie veut montrer : dans la région de Carnac (Morbihan), une bonne partie du patrimoine néolithique «croupit sous la végétation». Pourtant, «la capitale des menhirs» et 26 communes voisines planchent depuis 2013 pour faire en sorte qu’une partie de ces vestiges vieux de 4500 ans à 7000 ans, uniques au monde de par leur ancienneté, leur quantité, leur richesse et leur diversité, soient classés au patrimoine mondial de l’Unesco. 397 sites ont été retenus pour ce dossier ambitieux, qui prend aussi en compte leur inscription symbolique dans le paysage.
Dans la petite forêt qui borde les champs de menhirs de Kermario, l’un des célèbres alignements, Christian Obeltz emmène voir : ici, en bas d’un vallon, un groupe de menhirs enfouis dans les sous-bois. Là, un tumulus dans lequel deux tombes ont été trouvées et sur lequel poussent maintenant des arbres. «Pourtant, c’est prévu pour être classé à l’Unesco. La majorité des sites sont comme ça. Tout le monde s’en fout ici. Tout ce qu’ils voient, c’est la boutique», accuse le Carnacois de 59 ans, qui vient parfois faire le ménage lui-même, l’hiver, à la hache et au coupe-branche. Les artisans du dossier Unesco «devaient s’occuper de tout ça, mais sur le terrain, on a l’impression que rien n’avance».
«Tout cela