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Nuisible

Punaises de lit : le nombre d’infestations en hausse de plus de 50 % par rapport à juin 2024, mais une tendance à la baisse sur l’année

Dans un communiqué transmis ce jeudi 24 juillet, le Syndicat des experts en détection canine des punaises de lit souligne que la recrudescence pendant la période estivale s’accompagne d’une «prise de conscience généralisée» et d’une nette augmentation des diagnostics.
Les chiffres globaux observés sur le premier semestre de l’année 2025 reflètent une baisse de l’ordre de 26 % par rapport aux six premiers mois de 2024. (David Levene/Eyevine Guardian News.ABACA)
publié le 24 juillet 2025 à 17h03

Après une absence de quelques mois, les petites bêtes suceuses de sang quasi-invisibles à l’œil nu, sujet de toutes les inquiétudes et de paranoïa, font leur retour pour la période estivale. Un retour en grande pompe, même. Le nombre de cas d’infestations de punaises de lit, ce nuisible qui se cache le plus souvent dans les recoins sombres et honnit les lieux humides, a augmenté de 50 % en juin 2025 par rapport au même mois l’an passé, annonce ce jeudi le Syndicat des experts en détection canine de punaises de lit (SEDCPL) et l’Association des professionnels de la protection de la santé dans un communiqué transmis à Libération, confirmant une information de BFM TV.

Ce «boom du nombre de cas», notamment dans les zones peu préparées ou à forte rotation de population, démontre que «l’été demeure une période de grande vulnérabilité, entre mouvement de population pour les vacances et fortes chaleurs appréciées par ces nuisibles», note Sébastien Pizzocaro, président du SEDCPL.

En parallèle, le syndicat a également observé, en s’appuyant sur 76 687 unités expertisées entre janvier et juin 2025, une «progression spectaculaire de la demande de diagnostic et de lutte contre la punaise de lit» sur le premier semestre 2025, avec une augmentation de 68 % par rapport à 2024. Le signe d’une «prise de conscience généralisée». Il note toutefois que «l’augmentation de ce volume d’intervention n’est pas uniquement corrélée à une hausse des infestations, mais aussi à une culture du contrôle proactif».

Baisse des cas avérés

Toutefois, en dehors de ce mois exceptionnel au niveau des infestations, les chiffres globaux observés sur le premier semestre de l’année 2025 reflètent une baisse des cas avérés de punaises de lits de l’ordre de 26 %, par rapport aux six premiers mois de l’année 2024. Les raisons de ce recul selon les syndicats : «Des expertises en amont des infestations massives», des «interventions techniques de mieux en mieux maîtrisées avec un recul des cas positifs en post-traitement», et une «montée en compétences des applicateurs hygiénistes».

Sébastien Pizzocaro nuance cependant cette baisse généralisée, et souligne qu’elle ne concerne pas tous les acteurs : le secteur de l’hôtellerie, qui est «devenu à la pointe en termes de prévention et a massivement investi dans ces protocoles», contribue largement, et à lui seul, à cette chute des cas positifs. «L’impact est sans appel : les infestations détectées dans ce secteur ont été divisées par trois : -70,5 % d’unités positives dans l’hôtellerie en 2025» par rapport à 2024, pointe encore l’étude. «L’hôtellerie devient ainsi un modèle de gestion du risque, qu’il conviendrait d’étendre à d’autres secteurs (bailleurs sociaux, résidences étudiantes, etc.).»

En ce qui concerne les particuliers, Sébastien Pizzocaro note à l’inverse «une petite explosion» du nombre d’infestations.

Un dernier point soulevé dans ce document fourni par les syndicats – alors qu’il n’existe pas de données à l’échelle nationale communiquées par le gouvernement – tend lui aussi à mettre en lumière une nette différence entre les «acteurs qui anticipent et ceux qui subissent». Ils notent une augmentation de plus de 50 % des cas avérés de présences du nuisible dans le cadre «d’opérations de levées de doute» – c’est-à-dire de suspicion d’infestation, hors opération de prévention – en 2025 par rapport à 2024. Les insectes, de la taille d’un pépin de pomme, sont donc «toujours de plus en plus nombreux». La meilleure solution, «ça restera toujours la prévention», conclut Sébastien Pizzocaro.