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Détonant

«Punitions dégradantes», «insultes», «bizutage» : des anciens militaires du régiment de Castres portent plainte pour violences et harcèlement moral

Ces plaintes, déposées au parquet de Paris le 9 mai, visent nommément des supérieurs hiérarchiques et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
Des soldats parachutistes du 8ème RPIMA de Castres en 2017. (Frederic Scheiber/Hans Lucas)
publié aujourd'hui à 7h24

Quatre anciens militaires du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) à Castres (Tarn) ont porté plainte notamment pour violences et harcèlement moral contre leurs supérieurs hiérarchiques, estimant avoir été soumis à des traitements dégradants, a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat.

Ces plaintes, déposées auprès du parquet de Paris le 9 mai, dénoncent des violences volontaires, menaces, harcèlement moral et mise en danger de la vie d’autrui, selon l’une des plaintes dont a eu connaissance l’AFP, confirmant une information du Parisien et de France 2. Elles visent nommément des supérieurs hiérarchiques et le ministère des Armées.

«Procédés archaïques destructeurs»

«C’est une action de jeunes hommes extrêmement courageux qui souhaitent non seulement dénoncer les faits graves dont ils ont été victimes mais également que des mesures soient prises pour que les pratiques changent», a réagi auprès de l’AFP leur avocat, Me Thibault Laforcade.

«C’est sans doute le moment de questionner le fonctionnement interne de cette institution qui ne peut plus user de procédés archaïques et destructeurs», a-t-il poursuivi. «Cette nouvelle génération de soldats est prête à la rigueur qu’exige l’engagement militaire mais souhaite simplement que ses droits fondamentaux ne s’arrêtent plus aux portes des régiments».

Dans un courrier du 9 mai consulté par l’AFP adressé au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, Me Laforcade l’appelle à «prendre toutes les mesures qui s’imposent pour remédier à ces difficultés systémiques».

«Politique tolérance zéro»

Dans sa plainte, l’un des plaignants soutient qu’«un véritable harcèlement s’est organisé autour de lui, créant un environnement toxique et dangereux». Il «recevait des réflexions, des insultes, et sa réticence à se conformer aux pratiques de bizutage, de harcèlement ou à s’en prendre aux boucs-émissaires désignés par les cadres ne faisait qu’aggraver sa situation». Selon la plainte, «l’encadrement le soumettait lui, mais également d’autres de ses camarades, à des punitions dégradantes».

Sollicité par l’AFP, le ministère des Armées a assuré prendre «très au sérieux ces accusations et rappelle sa politique de tolérance zéro vis-à-vis de ces pratiques qu’il condamne fermement». «Déterminée à faire toute la lumière sur les faits dénoncés, l’armée de Terre a décidé d’initier une enquête de commandement et apportera son concours à la justice pour établir toutes les responsabilités», a ajouté le ministère, promettant que «si ces faits sont avérés, des sanctions disciplinaires lourdes seront prises à l’encontre des responsables».