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Libération
Reportage

Quartiers en proie au narcotrafic à Nîmes : «Je dis à mes enfants de courir pour rentrer plus vite de l’école»

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Convoitée par des trafiquants marseillais, la ville du Gard vit depuis des mois au rythme des règlements de comptes. Les habitants des quartiers touchés par ces violences racontent leur quotidien où la peur est omniprésente.
Dans le quartier populaire de Pissevin, les flèches rouges indiquent aux acheteurs la direction pour trouver les dealers, le 29 novembre 2023. (David Richard/Transit pour Libération)
publié le 16 avril 2024 à 17h53

«Le dernier meurtre qu’on a connu dans le quartier, c’était là, juste en face. Le point de deal est à côté, près des box vides…» Michel désigne nonchalamment l’immeuble qui barre la place, à quelques mètres du local des Restos du cœur dont il est responsable. Au pied de la rampe d’accès au local, un siège auto défoncé. Devant l’entrée, un muret noirci. «Ça, c’est quand les “chouffeurs” [les guetteurs, ndlr] font brûler des palettes pour se réchauffer. Mais on n’a pas de problème avec eux, assure Michel. Ce qui est difficile ici, c’est l’insécurité permanente, les courses-poursuites, le risque de se prendre une balle perdue.»

Depuis le début de l’année, le quartier nîmois du Chemin-Bas d’Avignon (7 000 habitants) vit au rythme des fusillades et règlements de comptes. Le 20 février, un homme de 39 ans était abattu sous les yeux de son fils de 8 ans. Ici, les ventes de stupéfiants, surtout de cannabis, rapporteraient 10 000 euros par jour, selon le parquet. «Les trafics sont très rentables, note Michel. Alors chaque semaine il se passe quelque chose.» Alain Bourdereau, res