Dans certaines agences d’intérim, la porte reste toujours ouverte au racisme. Trois ans après son dernier testing, SOS Racisme a une nouvelle fois sondé des agences d’intérim pour voir si, à la demande d’un client, elles acceptaient de filtrer les profils des potentiels futurs employés en fonction de leur origine. L’association dit avoir appelé 152 agences, comme le rapporte France Inter ce mardi 12 mars, en se faisant passer pour un employeur du secteur du BTP qui cherche à recruter des travailleurs «de préférence européens, idéalement caucasiens».
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Résultat : dans 61 % des cas, les agences adoptent un comportement «problématique», et dans 14 % la discrimination ne fait même aucun doute. «C’est-à-dire que spontanément, la personne au bout du fil va dire “oui, aucun problème : on vous fait une présélection”», raconte Alice Murgier, la responsable du pôle juridique de SOS Racisme, auprès de la radio publique. Une pratique évidemment interdite.
Un projet de loi sur les testings examiné au Sénat
L’association pointe néanmoins une évolution positive depuis le dernier testing. Plus d’un tiers des agences contactées (59) ont notamment refusé «d’effectuer la moindre sélection de candidats sur la base d’un critère racial», explique France Inter.
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Ce chiffre reste malgré tout encore trop faible alors qu’en octobre 2021, après déjà un testing de SOS Racisme, Élisabeth Borne, qui était alors ministre du travail, avait convoqué les agences d’intérim pour travailler avec elles sur les discriminations à l’embauche, leur demandant un plan d’action visant à les faire reculer. Ce mardi, le Sénat doit plancher sur un projet de loi «visant à généraliser les testings pour lutter contre ces discriminations, notamment à l’emploi et à l’accès au logement», rappelle France Inter.