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Libération
Sur la route

Radars automatiques : le gouvernement veut se servir de l’IA pour flasher trois nouvelles infractions

Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Non-respect des distances de sécurité, non-port de la ceinture ou encore téléphone au volant, le gouvernement mise sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans ses radars automatiques pour sévir contre ces entorses au code de la route.
Si la disposition prévue dans le budget 2025 est adoptée, certains radars ne se limiteront plus seulement au contrôle de la vitesse. (Thibaut Durand /Hans Lucas. AFP)
publié le 29 octobre 2024 à 12h12

C’est une petite annexe nichée dans le projet de loi finances pour 2025, mais elle pourrait inaugurer une nouvelle génération de radars sur les routes. Comme le relève France Info, ce document d’une vingtaine de pages définit la politique gouvernementale relative à la Sécurité routière pour l’année prochaine. Une annexe qui prévoit «d’allouer 46,3 millions d’euros» pour l’entretien des radars et l’installation de nouveaux équipements et d’augmenter le nombre de radars automatiques de 4 000 à 4 160 en 2025, soit une hausse de 4 %.

Surtout, le document prévoit que «plusieurs centaines» d’appareils soient dotés d’un dispositif permettant, avec l’aide de l’intelligence artificielle, de détecter des infractions supplémentaires concernant «l’inter-distance (entre les véhicules), le non-respect du port de la ceinture et le téléphone tenu en main (au volant)». Ces radars dernière génération ne seront plus limités à la détection de la vitesse. Ils pourront grâce à «l’appropriation de technologie ou de techniques innovantes, comme l’extension de l’usage de l’intelligence artificielle pour améliorer les performances du contrôle automatisé et du recours à la datascience pour développer des outils de lutte contre la fraude», assure l’annexe.

135 euros d’amende et trois points en moins sur le permis de conduire

De quoi faire bondir l’association 40 millions d’automobilistes. Dans un communiqué de presse, elle dénonce «le recours à outrance au système de verbalisation automatique» préférant un «retour de(s) contrôles routiers des forces de l’ordre (qui) permettrait une meilleure prévention des comportements dangereux». L’association de défense des automobilistes dénonce également l’usage de l’IA pour flasher des infractions supplémentaires ainsi que les «135 euros d’amende et (le) retrait de trois points sur le permis de conduire» qui les accompagnent.

Une technologie qui n’est pas fiable selon eux. Elle donne l’exemple d’un automobiliste se faisant doubler par un autre : «s’il se rabat devant lui sans respecter la distance de sécurité, c’est l’automobiliste qui s’est fait doubler qui sera sanctionné, alors que c’est bien la victime», affirme le communiqué. Pour l’association, «ces nouveaux radars n’ont pas d’enjeux véritables de sécurité routière» et servent seulement «des intérêts financiers plus importants».