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Interview

Recherche sur la médecine psychédélique : «En France, on est hélas un peu à la traîne par rapport à nos voisins»

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Selon la psychiatre et chercheuse en neurosciences Lucie Berkovitch, les idées reçues sur ces substances ont la vie dure en France. Malgré les freins, les études sur le sujet se multiplient depuis quinze ans.
Des champignons contenant de la psilocybine, une substance hallucinogène, dans un laboratoire de l'Oregon.  (Moriah Ratner/Bloomberg. Getty Images)
publié le 29 avril 2025 à 6h30

Un trip au LSD pour soigner la dépression, la dépendance à l’alcool ou l’anxiété liée à la fin de vie ? Après un arrêt brutal des recherches autour des substances psychédéliques (LSD, mescaline, champignons hallucinogènes…) en 1971 après leur classement dans la liste des stupéfiants de l’ONU, on assiste, depuis les années 2010, à une multiplication des études sur le sujet partout dans le monde. Lucie Berkovitch, psychiatre et chercheuse en neurosciences à l’hôpital Saint-Anne, à Paris, décrypte l’intérêt thérapeutique de ces substances et fait un point sur l’avancée de la recherche en France.

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Depuis septembre 2024, vous êtes responsable d’une étude cherchant à évaluer l’efficacité de la psilocybine (le principe actif des champignons hallucinogènes) dans le traitement de la dépression résistante. Pourquoi se tourner vers les psychédéliques pour ce genre de troubles ?

En psychiatrie, on se retrouve parfois face à des patients pour lesquels les traitements disponibles ne fonctionnent pas. Pour la dépression, on estime qu’environ un patient sur trois n’a pas une réponse satisfaisante aux antidépresseurs. Outre la dépression résistante, les psychéd