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Reportage

Réforme des retraite : à Dijon, «les violences apparaissent parce qu’on est face à un mur»

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Dans la ville bourguignonne, 12 000 personnes selon l’intersyndicale, 4 500 selon la police, ont défilé ce jeudi 6 avril. Des manifestants moins nombreux que la semaine dernière, mais déterminés.
Durant une manifestation contre la réforme des retraites à Dijon le 22 mars. (Arnaud Finistre/AFP)
publié le 6 avril 2023 à 21h08

A Dijon, on s’ambiance dans la manif derrière le camion qui crache de la grosse techno. «C’est génial le son, y avait pas ça la semaine dernière», glisse Anis, 19 ans, en licence d’anglais. Entre les basses et les pétards qui éclatent à intervalles réguliers, la jeune femme explique être là pour son père censé partir bientôt à la retraite. «C’est compliqué, on est là parce qu’on est en colère», lâche-t-elle, galvanisée par l’ambiance. «Faut arrêter de nous prendre pour des cons, lance son pote Mathyas, qui bouge au rythme du son, goggles sur le nez. Le gouvernement n’écoute personne, ils sont tout seuls ! On va leur montrer que nous, on est soudés !»

Comme Anis et Mathyas, les étudiants étaient nombreux à manifester parmi les 12 000 personnes dans la rue selon l’intersyndicale, 4 500 selon la police. C’est moins que la semaine dernière. Son gilet rouge de la CGT sur le dos, Alain, 75 ans, est présent dans les cortèges depuis janvier. «Le gouvernement espère qu’on va s’essouffler, avec les jours de salaire en moins, l’inflation, etc. Mais on n’a pas l’intention de bouger tant qu’il n’aura pas retiré ce projet qui veut faire crever les copains et les jeunes avant la retraite», lance cet ancien ouvrier de la Seita.

«On commence à être connus ici, Darmanin a parlé de nous»

Un peu plus loin, Cécile, pr