Un an et demi après les cortèges interdits, c’est une victoire à retardement. Les organisations, dont la CGT et la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui avaient saisi la justice suite à plusieurs arrêtés de police interdisant des manifestations spontanées contre la réforme des retraites lors de la mobilisation en 2023 ont obtenu gain de cause. «Nos organisations viennent d’obtenir l’annulation de la totalité des nombreux arrêtés pris par le préfet de police, interdisant toute manifestation spontanée à Paris contre la réforme des retraites au printemps 2023, réforme toujours aussi massivement rejetée», se sont félicités ce mardi 3 décembre dans un communiqué conjoint la CGT, la LDH, le Syndicat des avocats de France, le Syndicat de la magistrature et l’Union syndicale Solidaires.
⚖️Nos organisations ont obtenu l’annulation de la totalité des nombreux arrêtés pris par le préfet de police interdisant toute #manifestation spontanée à Paris contre la #RéformedesRetraites au printemps 2023, réforme toujours aussi massivement rejetée. https://t.co/n16ByEizlQ pic.twitter.com/EQXyI71vuz
— LDH France (@LDH_Fr) December 3, 2024
Fin mars 2023, ces organisations avaient dénoncé des arrêtés, pris «en catimini» par la préfecture de police de Paris, qui avaient entraîné des verbalisations de manifestants, lesquels avaient reçu des amendes pour avoir participé à des rassemblements nocturnes. Le Conseil de l’ordre du barreau de Paris avait dénoncé à l’époque un usage «excessif et injustifié de la violence des forces de l’ordre à l’égard des citoyens, parfois mineurs» et un «nombre démesuré d’interpellations». «Aujourd’hui, nous avons obtenu la reconnaissance de ce que les arrêtés au fondement de ces verbalisations étaient illégaux», se félicite le communiqué.
Témoignages
Les arrêtés de police visaient «non seulement les regroupements revendicatifs, susceptibles de générer des troubles à l’ordre public, mais aussi ceux de personnes souhaitant exercer pacifiquement, y compris d’ailleurs sans intention politique, leur droit à la liberté de réunion», a estimé le tribunal administratif de Paris dans son jugement rendu vendredi et obtenu par l’AFP.
Les organisations se réjouissent enfin de l’annulation de «l’interdiction de port et de transport d’équipements de protection», les organisations signataires promettant de continuer à se «battre pour défendre la liberté fondamentale de manifester».