Sur la boîte aux lettres numéro 9, on lit encore Attal-Halimi. Quatre ans après l’atroce assassinat de Sarah Halimi le 4 avril 2017, personne, semble-t-il, n’a osé ôter le nom. Comme s’il était devenu intouchable et sacré. A la retraite, peu avant le drame, la sexagénaire menait, semble-t-il, une vie discrète et tranquille dans ce HLM sans âme du XXe arrondissement, géré par la ville de Paris. «Dans cette cage d’escalier, les habitants se fréquentent peu», relate Mohammed K., rencontré dans le hall morne de l’immeuble. Depuis 1983, l’affable septuagénaire d’origine marocaine vit au troisième étage. II était l’unique voisin de palier de Sarah Halimi et celui de l’immeuble qui la connaissait le mieux. Médecin de formation et directrice d’une crèche, celle-ci, divorcée, s’était installée là, à la fin des années 80. Au pied de l’immeuble, rue de Vaucouleurs, il y a trois gerbes, déposées par des grandes institutions juives à la suite de la manifestation de dimanche en opposition à l’absence de procès après le meurtre.
«Je lui faisais un peu de bricolage. J’avais sa confiance. Elle venait chez moi et j’allais chez