Menu
Libération
Reportage

A La Grand-Combe, une marche blanche en hommage à Aboubakar C., «un amour d’homme»

Article réservé aux abonnés
Dans cette petite ville cévenole paisible, l’effroi et la sidération dominent depuis l’assassinat, vendredi, d’un jeune musulman. Alors que le suspect est toujours en fuite, une marche blanche en hommage à la victime a réuni ce dimanche 27 avril environ un millier de personnes, mais, déplorent les manifestants, peu de politiques.
Environ un millier de personnes se sont réunies dimanche 27 avril à La Grand-Combe (Gard) pour une marche blanche en hommage à Aboubakar C. (Miguel Medina/AFP)
par Solange de Fréminville, Envoyée spéciale à La Grand-Combe (Gard)
publié le 27 avril 2025 à 18h41

C’est un bâtiment isolé et discret, au toit en tuiles grises et aux murs beige, le long de la route qui va du centre-ville de La Grand-Combe au quartier de Trescol, bordée par la forêt de part et d’autre. Seul un arrêt de bus, avec son petit panneau «Trescol Mosquée», laisse penser qu’il s’agit d’un lieu de culte musulman. Sur un banc, deux hommes, l’air abattu, et un troisième, plus jeune, debout, le regard triste. «On est choqués !», lâche le plus âgé, Salim Touazi, président du culte musulman de La Grand-Combe, bouleversé par l’assassinat d’un fidèle, tué d’une quarantaine de coups de couteau, dans la salle de prière, vendredi matin, vers 8 h 30 – un «acte terroriste, contre les musulmans, comme l’ont dit des ministres», croit-il savoir.

«La mosquée est ouverte tous les jours à tout le monde, comme une église, dans une totale confiance. Il n’y avait pas de gardien, jamais de dégradation», dit Lahcène, 35 ans. «Aboubakar était quelqu’un de simple, discret, calme, et il a subi tant de violence, dans un lieu de paix, de fraternité», se déso