Cerné de hautes palissades, bardé de barbelés, le chantier de Notre-Dame de Paris est protégé comme le grand coffre-fort de la Banque de France ou une centrale nucléaire en fusion. A l’intérieur, on entend d’abord le bruit incessant des scies et des marteaux. Un brin déboussolé, l’œil, lui, est saisi par la vision d’une forêt d’échafaudages évoquant une gigantesque installation d’art contemporain. «C’est une cathédrale d’acier», commente Didier Cuiset, le concepteur de ces structures et l’un des bons génies du chantier. «Un échafaudage doit être beau et utile», dit-il encore. Les siens épousent les lignes du monument, serpentent le long des murs, protègent les œuvres encore présentes dans Notre-Dame (les stalles sculptées du chœur notamment), à l’abri sous des planchers et de larges bâches blanches.
«Ces échafaudages vont servir aux derniers travaux de sécurisation et de restauration», explique Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, en charge de l’édifice, soucieux du bon emploi des dons généreux (environ 830 millions d’euros) qui ont afflué depuis l’incendie. Deux ans après, Emmanuel Macron, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, s