La vie, ici, a repris son cours. Comme si de rien n’était, des pigeons virevoltent au-dessus de l’église du vieux bourg, là où le père Jacques Hamel a été égorgé au pied de son autel, le 26 juillet 2016, devant une poignée d’otages, la plupart octogénaires. Sur le côté sud du lieu de culte, une stèle, inaugurée un an plus tard, commémore l’attentat. On y lit la (laïque) Déclaration des droits de l’homme. Depuis l’attaque terroriste de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), dont le procès s’ouvre ce lundi à Paris, la fraternité est brandie, pour faire barrage aux risques de fractures.
En septembre, un nouveau curé est arrivé à la paroisse. Jacques Simon, vêtu d’un costume sombre et d’une chemise grise, prend ses marques et reste discret. La tâche n’est sans doute pas facile. A cause de l’attentat, le nom de l’ancien gros bourg agricole, devenu banlieue au rythme de l’urbanisation de la rive gauche de la Seine, a dépassé les frontières régionales. «J’étais en vacances dans le sud de la France. Quelqu’un m’a dit : “Ah oui Saint-Etienne-du-Rouvray, la ville à côté de Rouen”», raconte Jacques Simon. Dans le fond de l’église, le cahier d’intentions de prières confirme cette notoriété. La mosquée de la ville a, elle, reçu des délégations musulmanes d’Angleterre, du Québec ou encore de la prestigieuse université Al-Azhar du Ca