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Reportage

A Saint-Etienne-du-Rouvray, «vivre ensemble» malgré les plaies

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Procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvraydossier
Le 26 juillet 2016, le prêtre Jacques Hamel était égorgé dans son église par deux jihadistes. L’ouverture ce lundi du procès de l’attentat vient réveiller des souvenirs douloureux dans la ville normande où les communautés catholique et musulmane n’ont pas cédé à la division.
Devant l'église Saint-Etienne, où le père Hamel a été assassiné, le 31 janvier. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
par Bernadette Sauvaget et Photos Cyril Zannettacci. VU
publié le 13 février 2022 à 19h43

La vie, ici, a repris son cours. Comme si de rien n’était, des pigeons virevoltent au-dessus de l’église du vieux bourg, là où le père Jacques Hamel a été égorgé au pied de son autel, le 26 juillet 2016, devant une poignée d’otages, la plupart octogénaires. Sur le côté sud du lieu de culte, une stèle, inaugurée un an plus tard, commémore l’attentat. On y lit la (laïque) Déclaration des droits de l’homme. Depuis l’attaque terroriste de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), dont le procès s’ouvre ce lundi à Paris, la fraternité est brandie, pour faire barrage aux risques de fractures.

En septembre, un nouveau curé est arrivé à la paroisse. Jacques Simon, vêtu d’un costume sombre et d’une chemise grise, prend ses marques et reste discret. La tâche n’est sans doute pas facile. A cause de l’attentat, le nom de l’ancien gros bourg agricole, devenu banlieue au rythme de l’urbanisation de la rive gauche de la Seine, a dépassé les frontières régionales. «J’étais en vacances dans le sud de la France. Quelqu’un m’a dit : Ah oui Saint-Etienne-du-Rouvray, la ville à côté de Rouen», raconte Jacques Simon. Dans le fond de l’église, le cahier d’intentions de prières confirme cette notoriété. La mosquée de la ville a, elle, reçu des délégations musulmanes d’Angleterre, du Québec ou encore de la prestigieuse université Al-Azhar du Ca