Un an après le choc, que reste-t-il chez les catholiques du rapport de la Ciase ? Des acquis, notamment la prise de conscience de la gravité et du caractère systémique des violences sexuelles dans les milieux catholiques. Mais les incertitudes demeurent sur la mise en œuvre des réformes nécessaires au sein de l’institution. Libération donne la parole à trois interlocuteurs.
«Ceux qui restent, ce sont les fanatiques du rite»
Anne Soupa, théologienne, «candidate» en 2020 au poste d’archevêque de Lyon, autrice (avec Christine Pedotti) d’Espérez ! Manifeste pour la renaissance du christianisme, Albin Michel.
«L’ampleur des chiffres m’a effarée. Le scandale des abus sexuels était connu. Nous savions que le système dysfonctionnait mais seulement une poignée d’entre nous criait dans le désert. Je ne m’attendais pas à une telle bombe. Ce choc a ouvert des portes en mettant en lumière le désordre systémique qui règne au sein de l’institution catholique. Jean-Marc Sauvé a forcé mon admiration par la qualité de son travail, la manière dont il a conduit la commission.
«Le rapport de la Ciase a accentué le phénomène de désertion chez les catholiques qui délaissent de plus en plus la pratique religieuse. L’hémorragie est telle que l’institution n’est plus capable de se réformer. Dans les paroiss