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Témoignages

Violences sexuelles : des témoignages pour que l’Eglise «prenne conscience»

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Pédocriminalité dans l'Eglisedossier
Quatre victimes d’agressions sexuelles retracent le fil de leurs histoires. Elles exposent leurs craintes et espoirs par rapport au travail de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise, dont le rapport est publié ce mardi.
Nicolas Commeignes, à Cape Town (Afrique du Sud), le 1er octobre 2021. Il a été victime d'abus sexuels à 14 ans. (Alice Mann/Libération)
par Guillaume Krempp, correspondance à Strasbourg, Bernadette Sauvaget et Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 4 octobre 2021 à 21h08

C’est un océan de douleur. De traumatismes parfois longtemps refoulés, dont certains ont pu s’exprimer devant la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase). Depuis 2019, celle-ci a été contactée par environ 3 500 victimes d’abus sexuels. 250 ont été entendues lors de longues auditions ou entretiens de recherche. Libération a recueilli la parole de quatre d’entre elles.

Christian Dubreuil : «Les victimes de crimes de pédophiles sont dans l’ombre»

Sa démarche est rare, très rare. Parmi les 250 victimes auditionnées de visu par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), Christian Dubreuil appartient à la petite dizaine qui ont accepté de lever leur anonymat. Engagé à gauche, au Parti socialiste, ce haut fonctionnaire de 65 ans, ancien élève de l’ENA, habitant à Paris, a pris récemment sa retraite. Et aspire à tourner définitivement la page de ce qu’il a subi, en 1967 et 1968, dans la salle à manger de ses parents en région lyonnaise, sur les genoux d’un abbé d’à peine 40 ans, aumônier du lycée catholique que le jeune Christian, une dizaine d’années à l’époque, ne fréquentait même pas. Des faits pouvant s’apparenter à des agressions sexuelles.

Pour se protéger, le haut fonctionnaire a demandé à Libération que l’entretien se fasse par téléphone car «parler de ce qui nous est arrivé, c’est, chez nous l