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Pédocriminalité

Abus sexuels: un an après la publication du rapport Sauvé, la lente et difficile transformation de l’Eglise

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Si les témoignages inclus dans le rapport de la Ciase, publié en octobre 2021, ont permis une prise de conscience dans l’opinion publique de la réalité, de la dureté et de l’ampleur du phénomène, ils n’ont pas fait disparaître l’omerta et les tensions au sein de la communauté catholique.
François Devaux, fondateur de l'association de victimes La Parole libérée, lors d'une conférence de presse après la publication du rapport de la Ciase, le 5 octobre 2021, à Paris. (Thomas Coex/AFP)
publié le 5 octobre 2022 à 7h54

«Vous êtes la honte de l’humanité», lance à l’adresse des prélats catholiques, ce matin du 5 octobre 2021, François Devaux, fondateur de La Parole libérée, association pionnière de la lutte contre les violences sexuelles dans l’institution catholique. «Notre Eglise a engendré un peuple de vies brisées», lâche, devant les caméras et au bord des larmes, la théologienne Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France. Présidée par Jean-Marc Sauvé, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) vient de présenter son volumineux rapport.

D’après ses estimations, 330 000 personnes ont été victimes de violences sexuelles dans l’institution catholique depuis les années 50 ; 216 000 si l’on ne retient que celles commises par des prêtres et des religieux. Cette vérité est un choc. En fait, l’ampleur du nombre des victimes dans les milieux catholiques n’avait jamais été mise à jour, même si d’autres rapports – moins complets – avaient déjà été publiés ailleurs dans le monde, comme aux Etats-Unis ou en Allemagne. L’autre donnée majeure établie par les travaux de la Ciase, difficile à encaisser par la hiérarchie catholique, montre que les milieux catholiques étaient les plus dangereux pour les enfants, hormis le cercle familial.