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Accusé de harcèlement et d’agression sexuelle, l’évêque de Liverpool démissionne

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L’évêque John Perumbalath a estimé ce jeudi 30 janvier sa position «intenable» après la diffusion mardi par la chaîne de télévision Channel 4 des témoignages de deux accusatrices.
John Perumbalath en 2018. (Ben Anu. CCBY-SA 4.0)
publié le 30 janvier 2025 à 17h50

L’église anglaise de nouveau au cœur d’une affaire sexuelle. L’évêque de Liverpool John Perumbalath a annoncé ce jeudi 30 janvier sa démission, après des accusations de harcèlement et d’agression sexuelle qu’il rejette. Dans un communiqué, l’évêque de Liverpool juge sa position «intenable» après la diffusion mardi par la chaîne de télévision Channel 4 des témoignages de deux accusatrices. L’une d’elles affirme qu’il l’a embrassée sans son consentement, et lui reproche également des attouchements, à différentes occasions, entre 2019 et 2023. L’autre l’accuse de harcèlement sexuel.

John Perumbalath a assuré dans son communiqué que sa démission n’était «pas consécutive à une faute ou à une reconnaissance de responsabilité». «J’ai pris cette décision pour mon propre bien-être, celui de ma famille et dans l’intérêt du diocèse», a-t-il expliqué. Plusieurs personnes l’avaient appelé à quitter ses fonctions après la diffusion des témoignages sur Channel 4. Si le chef de l’Eglise d’Angleterre par interim, l’archevêque d’York Stephen Cottrell, a dit «respecter» la décision de John Perumbalath, il a ajouté «accompagner de [ses] pensées et [ses] prières tous ceux qui ont été affectés par cette situation».

Des enquêtes internes et de police

L’Eglise d’Angleterre avait déclaré auparavant qu’une plainte en 2023 contre l’évêque de Liverpool avait fait l’objet d’une enquête au sein de l’institution, mais avait conclu qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves. Cette plainte avait aussi fait l’objet d’une enquête de police, mais celle-ci n’avait pas donné suite, selon l’Eglise.

L’Eglise d’Angleterre a été secouée récemment par plusieurs affaires de ce type. Son chef Justin Welby a été poussé début novembre à la démission en raison de sa gestion d’une affaire d’agressions physiques et sexuelles sur des enfants. Un rapport a conclu qu’il n’avait pas signalé immédiatement aux autorités un agresseur qui s’était attaqué à plus de 130 enfants et jeunes hommes pendant plusieurs décennies. Cet homme, un avocat lié à l’Eglise d’Angleterre, est mort en 2018 en Afrique du Sud sans avoir jamais été inquiété.

Son successeur, Stephen Cottrell, qui a pris le 6 janvier temporairement la tête de l’Eglise, est lui aussi critiqué pour avoir maintenu en poste un prêtre qui s’était vu interdire par l’institution de se retrouver seul avec des enfants après plusieurs cas d’agressions sexuelles. Dans son sermon de Noël, Stephen Cottrell a appelé l’Église à se réformer et à «faire pénitence».

Le futur chef religieux de l’Eglise d’Angleterre, l’archevêque de Canterbury, sera désigné par le roi Charles III à l’issue d’un long processus de sélection. Son nom ne devrait pas être connu avant l’automne. L’Eglise d’Angleterre est l’église-mère de la «communion anglicane» au niveau mondial, qui revendique environ 85 millions de fidèles dans plus de 165 pays.