A l’origine d’une crise profonde dans le catholicisme français, les affaires Santier et Ricard, des noms de deux évêques à la retraite qui font l’objet d’enquêtes pour des agressions sexuelles, conservent de larges zones d’ombre. Le premier a reconnu des «strip confessions» avec des jeunes hommes dans les années 90. Selon les autorités de l’Eglise catholique, une petite dizaine de victimes se serait manifestée. Après avoir traîné les pieds, l’institution a ouvert une enquête interne, confiée à l’évêque d’Arras, Olivier Leborgne. Quant au cardinal Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, il a avoué, lui, une conduite «répréhensible», il y a une trentaine d’années, avec une jeune fille de 14 ans, sans que l’on en sache davantage.
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De plus en plus clairement, le suivi de ces deux dossiers laisse apparaître de graves manquements de la part des autorités de l’Eglise catholique, à Rome et en France. Michel Santier, l’ex-évêque de Créteil, en a profité. Après avoir reconnu les faits qui lui étaient reprochés dans sa lettre de démission au pape, il a pu rester en poste pendant six mois, de juin à décembre 2020, sans que personne ne s’inquiète de cette situation anormale.
Comme si de rien n’était
Selon les procédures de l’Eglise catholique, en attendant la nomination d’un nouvel évêque, un administrateur temporaire aurait dû être nommé par le Vatican ou alors élu par le conseil des consulteurs (une instance interne) du diocèse de Créteil. Rien de cela n’a été fait. Qui aurait dû rappeler