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Antisémitisme : 1 570 actes recensés en 2024, en légère baisse sur un an mais toujours à un niveau «historique»

Guerre au Proche-Orientdossier
Le Conseil représentatif des institutions juives de France annonce ce mercredi 22 janvier que les actes antisémites ont baissé de 6,3 % sur un an. L’année 2023 avait enregistré des niveaux records, après le début de la guerre à Gaza.
Un homme portant une kippa lors d'une marche contre l'antisémitisme à Paris, le 12 octobre 2023. (Stephane Ferrer/Hans Lucas. AFP)
publié le 22 janvier 2025 à 15h17

Les chiffres baissent - un peu - mais restent bien trop élevés. Un total de 1 570 actes antisémites a été recensé en 2024 après 1 676 en 2023, a annoncé ce mercredi 22 janvier le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui déplore un niveau «historique» pour la deuxième année consécutive.

Ces chiffres représentent une baisse de 6,3 % sur un an, mais l’année 2023 avait enregistré des niveaux records, avec une «explosion» après le 7 octobre 2023, date des attaques du Hamas contre Israël. A titre de comparaison, 436 actes antisémites avaient été recensés en 2022, et depuis 2012 ils oscillaient entre 311 et 851 par an, rappelle le Crif.

En 2024 «certains actes ont été extrêmement violents», souligne le rapport, en rappelant la tentative d’incendie à la synagogue de La Grande-Motte en août, l’incendie de la synagogue de Rouen en mai et le viol d’une enfant juive de 12 ans mi-juin à Courbevoie, en banlieue parisienne.

L’an dernier, 65 % des actes antisémites ont concerné des atteintes aux personnes (1 024 au total), selon ces chiffres recensés conjointement par le Service de protection de la communauté juive et le ministère de l’Intérieur. La majorité de ces atteintes aux personnes ont été des propos ou gestes menaçants (652), et 106 ont concerné des violences physiques.

«Question de la Palestine»

Les 546 atteintes aux biens ont essentiellement été des inscriptions antisémites (432) et des dégradations (88). Par ailleurs 518 actes antisémites, soit «plus de 30 %», ont fait «explicitement référence à la question de la Palestine», selon ce rapport. Le Crif estime que «la thématique de la Palestine et la rhétorique anti-israélienne» ont été des «catalyseurs d’actes antisémites» et «responsables d’un climat d’hostilité envers les Juifs».

Le Crif fait aussi état d’une «nette hausse des actes antisémites» entre le 27 mai et le 10 juin (148 au total), sur fond de campagne électorale européenne et d’opération militaire israélienne à Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne. Le Conseil déplore une «accusation mensongère de génocide, ainsi que son corollaire consistant à accuser les soutiens d’Israël d’être ‘‘pro-génocide’’» qui ont contribué «à diaboliser l’image des Juifs en France».

Enfin le rapport a recensé «192 actes antisémites commis dans le milieu scolaire et ayant fait l’objet d’une plainte», soit 12 % du total.