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Haine

Antisémitisme : plus de 1 000 actes malveillants ont été commis depuis le 7 octobre

Guerre au Proche-Orientdossier
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a donné de nouveaux chiffres ce dimanche 5 novembre: 1 040 actes antisémites ont été commis en France depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre dernier et 486 personnes ont été interpellées.
Gerald Darmanin au palais de l'Elysée, le 13 novembre. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 5 novembre 2023 à 21h27

La haine n’en finit plus de monter. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce dimanche 5 novembre que 1 040 actes antisémites avaient été commis en France et que 486 personnes avaient été interpellées depuis le 7 octobre, début de la guerre entre le Hamas et Israël. «Le nombre d’actes antisémites a explosé», a déclaré le ministre, interrogé au JT de France 2. Parmi les 486 interpellés, «102» sont des étrangers, a-t-il ajouté.

De son côté, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a affirmé qu’il y avait eu 257 actes antisémites rien que dans l’agglomération parisienne et 90 interpellations. Il n’y a «pas de profil type», a ajouté le préfet de police. «On retrouve tous les profils, des jeunes gamins, qui disent des choses très graves», mais aussi des «personnes plus ancrées dans la défense de la cause propalestinienne et qui dérapent», a-t-il dit.

Au sujet des étoiles de David taguées sur plusieurs immeubles de Paris et de son agglomération la semaine dernière, le préfet de police a évoqué une «action coordonnée» qui «semble impliquer une équipe d’auteurs». Depuis le début du conflit, des dizaines d’étoiles de David bleues peintes à la va-vite au pochoir ont été retrouvées dans la capitale et ses environs. Par exemple, dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 octobre, une soixantaine de ces étoiles ont été taguées dans le XIVe arrondissement de Paris, notamment dans les rues du Père Corentin et de la Tombe Issoire. Idem dans le XIIIe arrondissement, le XVe, ainsi que dans le XVIIIe arrondissement selon les mairies parisiennes.

Etoiles de David surmontées de croix gammées

Le fléau s’est étendu ailleurs en France. Comme à Besançon, où de nouveaux tags antisémites ont été découverts au cours du week-end, apprend-on de source policière. «Depuis le 31 octobre, la ville de Besançon subit une vague de tags antisémites. Elle s’est amplifiée ce week-end. Nous assistons à une escalade de la violence dans le contenu des messages. Nous rappelons que ces actes sont des actes pénalement répréhensibles», ont déclaré dans un communiqué la maire (EE-LV) de Besançon, Anne Vignot et les élus de la majorité. «Cette expression de la haine nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire», ajoutent-ils, affirmant que la ville a porté plainte.

«On a constaté une série de trois étoiles de David barrées de couleur rouge, sur les murs d’un immeuble vers le parking La Fayette de Besançon samedi soir. Et ce matin (dimanche) une patrouille de police a repéré cinq étoiles de David peintes également à la bombe rouge, sans aucune mention, dans le quartier Chaprais», a précisé une source policière. Ces actes antisémites font suite à une précédente série de tags à caractère antisémite constatée jeudi dont une étoile de David avec l’inscription «les rats» et des étoiles de David surmontées de croix gammées peintes en noir sur une plaque et sur un arbre. Il y a «une vingtaine d’actes antisémites au total constatés depuis le début du mois» précise cette même source policière.

Par ailleurs, samedi, une jeune femme d’une trentaine d’années de confession juive a été victime d’une agression à l’arme blanche dans le centre de Lyon et une croix gammée a été découverte gravée non loin de la porte de son domicile, selon des sources policières, qui précisent qu’«il est trop tôt pour attribuer cette agression à un acte antisémite» et que «d’autres pistes sont étudiées».