Un «pogrom». L’expression est revenue régulièrement ces dernières semaines pour qualifier l’attaque terroriste du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre, qui a fait plus de 1400 morts en Israël. On l’a entendue au sein des manifestations de soutien aux victimes israéliennes, dans la bouche des représentants institutions juives de France, de rabbins ou de figures politiques (Marine Le Pen ou Jean-Marc Ayrault par exemple). Pour Thomas Chopard, maître de conférences à l’Ehess et historien, dont les recherches portent entre autres sur l’histoire des pogroms, voir cette notion ressortir dans le conflit israélo-palestinien est une nouveauté. A l’origine, rappelle-t-il, elle vise à décrire les violences dont ont été victimes les Juifs en Europe centrale et de l’Est à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Beaucoup qualifient de pogrom l’attaque du Hamas. Est-ce une nouveauté ?
J’ai le sentiment qu’en Israël, en dépit des différentes phases de violences qui ont pu émailler le conflit depuis longtemps, on n’avait jamais vu la notion de pogrom ressortir avec une telle force. Jusqu’à présent, on l’entendait très peu. Les quelques rares fois où ce terme était employé, j’avais plutôt l’impression qu’il venait des défenseurs des droits des Palestiniens pour qualifier