Au Vatican, la santé du pape François est, ces temps-ci, attentivement scrutée. Va-t-il renoncer à sa charge dès fin août, comme il semble en avoir lui-même écrit le scénario ? A Rome, l’hypothèse d’une démission de François, farfelue il y a encore quelques mois, est devenue crédible. Entre vaticanistes et spécialistes de la papauté, les discussions vont bon train pour évaluer si le départ du pape est imminent ou non.
La question mérite d’être posée car le pontificat du jésuite argentin est entré dans sa phase ultime. Elu pape en mars 2013, Bergoglio a franchi la barre, en décembre, des 85 ans. Alerte intellectuellement, gouvernant toujours d’une main de fer la curie romaine où il n’a pas que des amis, connu pour ses colères homériques, François a cependant allégé ces derniers mois son agenda. «Il y a des semaines où rien ne se passe au Vatican, puis il y a une frénésie de rendez-vous entraînant une fatigue visible chez le pape», raconte un vaticaniste à Rome. Pour un octogénaire à la santé fragile, le poids de la charge est évidemment écrasant. Le pape est le chef spirituel de 1,4 milliard de catholiques, le patron de 5 300 évêques à travers le monde, dirige un Etat certes minuscule mais à la diplomatie très active. Par son charisme personnel, il est aussi un leader apprécié au-delà des cercles catholiques.
Opération et longue convalescence
Sa santé est devenue un sujet récurrent de spéculations depuis l’été 2021. François avait subi le 4 juillet, sous anesthésie générale, une lourde opération d