Ceux qui se souviennent du Parrain 3, réalisé par Francis Ford Coppola, savent que les opérations immobilières douteuses et la corruption financière agitent le Vatican à intervalles réguliers. Mais cette fois-ci, les choses ne vont pas se régler discrètement, comme c’était l’usage dans les couloirs feutrés des palais romains. Avec dix prévenus parmi lesquels l’influent cardinal Angelo Becciu, l’ex-numéro 3 de la curie romaine, le procès qui s’ouvrira le 27 juillet est une première dans l’histoire du micro-Etat, une révolution copernicienne, un changement radical de culture. «C’est la volonté du pape François que la lumière soit faite publiquement», explique, à Libération, une source autorisée à Rome. Jamais une telle mesure – être traîné en justice – n’avait été infligée à un cardinal.
Au centre de l’enquête qui a débuté à l’été 2019 et de l’acte d’accusation s’appuyant sur un rapport de 500 pages, se trouve l’achat d’un immeuble de luxe à Chelsea, l’un des quartiers huppés de Londres. Disposant d’un immense patrimoine dans les grandes villes européennes, y compris à Paris, le Vatican est un habitué des opérations immobilières. Mais celle-ci, mise en route en 2013, s’est avérée catastrophique. Selon l’acte d’accusation, la transaction a généré une ribambelle de sociétés-écrans et nourri plusieurs intermédiaires douteux. Au final, elle aurait fait perdre plus d’une centaine de millions d’euros au Vatican.
Ramifications douteuses
L’histoire commence à la Secrétairerie d’Etat, le cœ