Présentée comme une révolution, l’autorisation de bénir les couples de même sexe, approuvée par le pape François en décembre, est strictement encadrée. Et ce texte, très normatif, ne change pas la doctrine catholique. Sociologue spécialiste du catholicisme, Céline Béraud a notamment travaillé sur les questions de sexualité. Elle analyse en quoi le texte Fiducia supplicans constitue à la fois une avancée et un recadrage des épiscopats les plus audacieux.
Depuis sa publication, à la mi-décembre, le texte Fiducia supplicans, signé par le pape François et qui autorise, sous de strictes conditions, la bénédiction de couples de même sexe suscite de vives controverses et divise l’Eglise catholique. Ce qu’il propose est-il aussi révolutionnaire que certains veulent le croire ?
Ce texte du Vatican prend beaucoup de précautions. En tant que tel, il n’est pas révolutionnaire. Ni dans un sens ni dans un autre. Très mobilisée contre Fiducia supplicans, la frange conservatrice du catholicisme, particulièrement en Afrique [les épiscopats y ont rejeté purement et simplement la possibilité de bénir les couples de même sexe, ndlr], dit qu’il porte atteinte à la doctrine catholique. Ce qui est faux.
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