Spécialiste reconnu de droit canonique, Patrick Valdrini, ancien recteur de l’Institut catholique de Paris, enseigne depuis dix-sept ans en Italie. Selon lui, à l’avenir, les papes renonceront à leur charge, comme l’a fait Benoît XVI, dont les funérailles ont lieu ce jeudi matin sur la place Saint-Pierre à Rome.
Le pape François préside, ce jeudi matin, les funérailles de Benoît XVI. Cette situation est-elle inédite ?
Il y a longtemps qu’un pape n’avait enterré son successeur [en 1802, Pie VII avait enterré Pie VI, mort trois ans plus tôt en exil en France, prisonnier de Napoléon, ndlr]. Mais je pense que cette configuration va se reproduire à l’avenir. Sans doute François renoncera-t-il dans deux ans, à la fin du synode qu’il a lancé, comme certains le pensent, ou avant si sa santé ne s’améliore pas. Ce qu’on a trouvé exceptionnel en 2013 va devenir naturel. Benoît XVI a permis à la papauté, dans la manière d’être exercée, de s’adapter au monde moderne.
Le choix de Benoît a pourtant été critiqué au sein de l’Eglise catholique. Pourquoi ?
Pour des raisons symboliques plus que pratiques. Le rôle du pape est assimilé à celui d’un père. Et un père ne renonce pas à prendre soin des siens ; un père ne renonce pas à sa paternité. Du point de vue du droit canonique [le droit interne à l’Eglise], la renonciation e