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Libération
Reportage

«C’est peut-être une solution pour régler le conflit» : à Strasbourg, la communauté juive divisée après l’annonce de la reconnaissance d’un Etat palestinien

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Au-delà de la décision d’Emmanuel Macron, la communauté juive de la ville alsacienne exprime le sentiment d’un fossé qui se creuse entre elle et les institutions depuis plusieurs mois. Si une poignée de militants de gauche loue la décision du chef de l’Etat, d’autres habitants expriment leurs réserves, voire leur volonté de quitter le pays.
Fin juin, l’annonce du jumelage de Strasbourg avec le camp palestinien d’Aïda et le gel de celui avec la ville israélienne de Ramat-Gan a choqué dans la communauté juive. Ici, le 12 janvier 2015. (Pascal Bastien/Divergence)
par Ophélie Gobinet, correspondante à Strasbourg
publié le 26 juillet 2025 à 9h32

Dans le quartier des Contades à Strasbourg (Bas-Rhin), où vit une grande partie de la communauté juive, les riverains profitent, ce vendredi 25 juillet, des derniers instants d’ouverture des commerces. Le moment de faire encore quelques emplettes avant le coucher du soleil qui marquera le début du shabbat, le jour du repos dans la tradition juive. Comme à son habitude, Mickaël se rend à l’épicerie casher de la rue Sellenick pour acheter de la viande. Le jeune homme de 28 ans a entendu parler, jeudi soir, de l’annonce par Emmanuel Macron d’une reconnaissance d’un Etat palestinien en septembre aux Nations Unies. «Peut-être une solution pour régler le conflit», espère-t-il, avant d’ajouter : «S’il n’y a pas cette reconnaissance, on va encore casser du sucre sur le dos d’Israël.» A la caisse de l’épicerie, Simon évite un peu la question et tente : «Je suis nul en politique.» Derrière ses lunettes, le trentenaire explique «aimer la France», mais que «Macron veut plaire à tout le monde».

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