Dans cette allée cossue du Raincy (Seine-Saint-Denis), la voiture de police stationne à quelques mètres de l’entrée de la synagogue, déjà protégée par de hautes barrières métalliques et un code d’accès. La nuit est tombée. Une trentaine de personnes assistent à l’office pour les otages retenus par le Hamas, organisé au débotté mercredi soir par le rabbin Moshe Lewin, répondant à un appel mondial du grand rabbinat d’Israël. «Que les policiers soient là, je les en remercie. Mais est-ce normal que pour venir prier, on soit obligés d’être protégés ?» regrette le président de la communauté juive locale, Jean-Paul Barkat. «Ici au Raincy, la situation est calme», rassure le rabbin. Parmi ses fidèles, il y a bien eu cette rumeur qu’un Juif aurait été agressé, il y a quelques jours, à Gagny, la ville voisine. «Mais j’ai parlé au commissaire de la police, à la préfecture», apaise Moshe Lewin qui croit la rumeur sans fondement.
Il n’empêche. Au Raincy, comme ailleurs, la communauté juive est sous le choc, traumatisée par l’attaque terroriste menée par le Hamas le 7 octobre, profondément inquiète de la situation au Proche-Orient et de la guerre. Pour le rabbin Lewin, les massacres du Hamas, qui ont fait 1 400 morts, sont «l’équivalent du 11 Septembre. Il y aura forcément un avant et un après».
En France, en écho à ces soubresauts meurtriers, plus de 700 actes antisémites ont été comptabilisés en moins de trois semaines, contre 436 pour la seule année 2022. «