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Antisémitisme

Civitas : la dissolution du mouvement catholique intégriste actée par le gouvernement

Le Conseil des ministres a entériné mercredi 4 octobre la dissolution du mouvement. La procédure avait été engagée après des propos antisémites tenus lors de l’Université d’été de Civitas.

Le cortège de Civitas contre le mariage pour tous, à Paris, le 13 janvier 2013. (Edouard Caupeil/Libération)
Publié le 04/10/2023 à 10h59, mis à jour le 04/10/2023 à 11h23

Le Conseil des ministres a acté la dissolution du mouvement catholique intégriste et antisémite Civitas, accusé notamment d’appeler à «entrer en guerre contre la République», y compris en recourant «à la force», a annoncé mercredi 4 octobre à l’issue du conseil des ministres le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. La procédure de dissolution de l’organisation, très présente sur les réseaux sociaux et dont l’idéologie proche de l’extrême droite flirte parfois avec la théorie du complot, avait été engagée après des propos antisémites tenus lors de l’Université d’été de Civitas. Elle avait été proposée et défendue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

«Civitas considère les droits de l’Homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, Civitas assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes», énumère le ministre lors de son compte-rendu du Conseil des ministres, critiquant également sa vision des personnes LGBT + comme «une communauté néfaste».

Homophobie et antisémitisme

Fondé en 1999, l’Institut Civitas s’inscrit alors dans une lignée traditionaliste, proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (fondée par l’évêque français Marcel Lefebvre). Le mouvement sort de l’ombre en 2011 avec des actions spectaculaires contre plusieurs manifestations culturelles, notamment la pièce Golgotha Picnic de Rodrigo Garcia, qu’il juge «christianophobe».

En 2012, Civitas s’était activement mobilisé contre le mariage pour tous, à coups de slogans dénonçant l’«homofolie». Puis en 2021, le mouvement avait ajouté une nouvelle ligne à son CV en participant à des manifestations contre le pass sanitaire.

Mais c’est l’antisémitisme qui a marqué son dernier fait d’arme et provoqué le lancement de la procédure de dissolution, lorsque l’essayiste controversé Pierre Hillard a suggéré de revenir à «la situation d’avant 1789» lorsqu’un Juif «ne pouvait pas devenir français».

Mis à jour : à 11h23, avec plus d’éléments sur le mouvement.