«Le pape, il arrive ici en terre promise», soutient Christophe, un chauffeur de taxi d’Ajaccio. Lui n’est pas croyant mais comme la grande majorité des Corses, il a attendu, avec impatience et fierté, dimanche. Mimi et ses amies, des dames âgées, ont, elles, pris le car à Corte, à 5 h 30. Pour une arrivée à Ajaccio trois heures plus tard. Elles ont dû marcher presque une demi-heure pour gagner le centre-ville. «On a essayé de se poster sur le passage de la papamobile. Mais partout, c’était barré», regrette-t-elle. De toute la Corse, ils sont venus pour tenter d’apercevoir le pape François, d’assister à la messe en plein air. Léana, 25 ans, a fait la traversée sur un ferry, de nuit, depuis Bastia. «C’était fantastique. Il y avait de très nombreux groupes de chants», raconte celle qui a déjà vu le pape en mai.
Joseph, lui, ne l’a jamais aperçu. «Il y a cinquante-quatre ans, j’ai loupé le pape à Rome. J’étais en voyage avec mes parents. Nous sommes allés sur la place Saint-Pierre. Mais il n’était pas là. Cette fois-ci, je vais le voir. Et de près», se réjouit ce septuagénaire. Il joue du clairon à la fanfare municipale, postée près de la statue de la Madunuccia, en face de l’hôtel de ville – un arrêt prévu dans le parcours millimétré et chronométré (une dizaine d’heures) du souverain pontife à Ajaccio. Venus de Calvi, Virginie et son fils ont loué un appartement juste au-dessus de la statue. «Nous ne voulions pas manquer cela», dit-elle, brand