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Eglise catholique : Marko Rupnik, le mosaïste encensé mis sur le carreau

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Accusé de violences sexuelles, le jésuite slovène, qui a travaillé pour le Vatican, a été démis de ses prérogatives spirituelles. Le maintien de ses œuvres, notamment sur la façade de la basilique du Rosaire, à Lourdes, est encore en réflexion.
Une des mosaïques réalisées par Marko Rupnik, à Notre-Dame-du-Rosaire, à Lourdes le 31 mars. (Charly Triballeau/AFP)
publié le 6 mai 2023 à 9h59

Il a fallu du temps, beaucoup de temps – une vingtaine d’années – pour faire tomber de son piédestal doré le jésuite slovène Marko Rupnik. Ce mosaïste réputé était, depuis le début des années 90, l’un des artistes catholiques les plus demandés à travers le monde. C’était avant les révélations en cascade concernant les violences sexuelles et les abus spirituels – ses victimes sont majoritairement des religieuses – qu’il a commis depuis le milieu des années 80. Apprécié de Jean-Paul II (mais aussi de François), Rupnik a décoré la chapelle privée des appartements pontificaux au Vatican. Dirigeant un atelier à Rome, le centre Aletti, fondé sous les auspices du pape polonais, il est intervenu dans les plus grands sanctuaires catholiques tels que Fátima au Portugal ou Lourdes en France.

In extremis, en décembre dernier, dès que les faits ont été reconnus par la Compagnie de Jésus, l’ordre des jésuites, le plus prestigieux dans le monde catholique et auquel appartient Rupnik, le diocèse de Versailles (Yvelines) a annulé, lui, une commande à l’artiste. Celui-ci devait se charger de la décoration intérieure et extérieure de la nouvelle église en construction, Saint-Joseph-le-Bienveillant à Voisins-le-Bretonneux. «C’est la notoriété de Rupnik qui a conduit le diocèse à s’adresser à lui, raconte aujourd’hui Pierre-Hervé Grosjean, le curé de la paroisse. Son œuvre relève de l’art figuratif ; ce qui le rend facile d’accès.»

Généralement, les mosaïques du Slovène représentent