Le pape va être enterré. Les caméras sont éteintes, les appareils photo baissés : François est entré dans Sainte-Marie-Majeure, sa dernière demeure.

Le cortège est arrivé à Sainte-Marie-Majeure. Après avoir traversé le Tibre, être passé de la Rome sacrée à la Rome civile, et achevé le trajet de quatre kilomètres, le cortège funéraire du pape François est arrivé à Sainte-Marie-Majeure, où il va être enterré dans l’intimité.

En marge. Selon l’Elysée, la rencontre entre Emmanuel Macron, Keir Starmer, Volodymyr Zelensky et Donald Trump a été un échange «positif».

Une photo pour l’histoire ? La photo est marquante, la gestuelle bien moins équivoque que lors de leur dernière rencontre, fin février à Washington. Face à face, Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont eu un échange d’un quart d’heure, en marge des célébrations pour les funérailles du pape François.

Homélie politique. Les «gestes» et les «exhortations » du pape François «en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables », a relevé samedi, sous les applaudissements de la foule, le cardinal Giovanni Battista Re dans son homélie prononcée lors des obsèques du jésuite argentin sur la place Saint-Pierre.

«Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante», a-t-il ajouté, soulignant qu’il était «significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer».

Fin de cérémonie. C’est désormais un parcours de 4 kilomètres qui s’annonce. A bord d’une Jeep ouverte, le pape François est transporté vers son dernier lieu de repos, la basilique Sainte-Marie-Majeure, haut lieu du jésuitisme, dont François était le premier membre à accéder aux fonctions papales. Les explications de notre correspondant à Rome Eric Joszef.

Plan de table. L’ordre dans lequel les chefs d’Etat et de gouvernement sont placés lors des obsèques répond à une logique protocolaire bien précise. C’est d’abord le pays d’origine du pape défunt, l’Argentine, qui était aux premières loges. Soit le président d’extrême droite Javier Milei, qui avait fait le déplacement. Vient ensuite la délégation italienne menée par Giorgia Meloni, puis les dirigeants des pays classés par ordre alphabétique en français, langue diplomatique d’usage, depuis Andorre jusqu’au Zimbabwé. Cette proximité alphabétique a permis à Emmanuel Macron de serrer la main de Donald Trump, posté non loin de lui.

La fin de la messe s’approche. L’homélie terminée, le cardinal Re a procédé à l’encensement de la dépouille du pape. Avant d’être transporté à Sainte-Marie-Majeure, le pape a été ramené au sein de la basilique Saint-Pierre, porté par les gentilhommes, sept de chaque côté.

Deuxième service. Pendant que la messe se poursuit, on apprend que Donald Trump et Volodymyr Zelensky devraient finalement se rencontrer à nouveau aujourd’hui, a indiqué un porte-parole de la présidence ukrainienne. Les deux hommes avaient eu une brève discussion en marge des obsèques, plus tôt ce matin. A noter par ailleurs que la Russie était représentée à Rome par Olga Lyubimova, ministre de la Culture de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine n’ayant pas fait le déplacement.

Meloni et Milei, l’amitié de deux populistes. «Javier Milei dans une zone privilégiée pour assister aux funérailles, en tant que dirigeant du pays dont le pape était originaire», note le quotidien argentin la Nacion. Le président argentin devrait rencontrer la dirigeante italienne Georgia Meloni, dans l’après-midi, à la suite des obsèques, selon le journal de Buenos Aires. Les deux leaders, qui ont en commun des politiques populistes et d’extrême droite, affichent régulièrement leur proximité, comme lors de l’investiture de Donald Trump le 25 janvier dernier. Après avoir beaucoup critiqué François pour sa défense des plus démunis, le dirigeant ultralibéral argentin avait fait part de sa «douleur profonde» à l’annonce de sa mort.

Speed-dating. Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont eu un bref échange, «seul à seul, et ont eu une discussion très productive», a indiqué le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung. Le porte-parole de la présidence ukrainienne avait auparavant confirmé que la rencontre «était terminée», laissant entendre qu’il n’y aurait pas d’autres échanges entre les deux hommes en marge des obsèques.

Archives. Les obsèques papales sont aussi l’occasion de rencontres improbables et, parfois, d’impairs diplomatiques. Lors de la mort de Jean-Paul II en 2005, trois présidents américains, George Bush père, George Bush fils et Bill Clinton, avaient fait le déplacement et s’étaient retrouvés assis non loin du président iranien Mohammad Khatami et du président syrien Bachar Al-Assad, indiquait à l’époque l’envoyé spécial de Libération. Le Guardian revient aussi ce matin sur ces obsèques, rappelant que le Prince Charles avait été surpris serrant la main du président du Zimbabwé, Robert Mugabe, alors que l’UE avait sanctionné son régime pour son bilan en matière des droits humains.

Le Vatican, une gérontocratie ? 91 ans ! Et bon pied, bon œil…Le cardinal Giovanni Battista Re est celui qui préside les funérailles de François et qui prononce l’homélie qui retrace les lignes de force du pontificat de François. Il est le numéro un du Sacré collège, c’est-à-dire du collège des cardinaux. C’est à ce titre qu’il célèbre les funérailles. Comme il a 91 ans, il ne participera pas au conclave. En tout cas, Re est toujours en forme. «La dernière fois où je lui ai téléphoné, c’était pendant l’hospitalisation de François, il m’a répondu qu’il était en train de conduire», raconte à Libération le meilleur vaticaniste italien, Iacoppo Scaramuzzi, qui écrit dans le quotidien La Repubblica. Re a été un prélat très important sous les pontificats de Jean-Paul II et Benoit XVI. De 2000 à 2010, il a dirigé la congrégation pour les évêques, le «ministère» au Vatican qui gère les évêques du monde entier.

Une homélie politique. Le cardinal Giovanni Battista Re prononce une homélie à l’image du pape, saluant les «gestes» et les «exhortations» du pape François «en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables». «Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante», a-t-il ajouté, soulignant qu’il était «significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer».

Et alors que Donald Trump et Volodymyr Zelensky figurent dans l’assistance, le religieux rappelle que François n’a cessé «d’implorer la paix», d’appeler à des «négociations honnêtes».

François, le pape qui venait de loin. Elu en 2013 après la démission de Benoît XVI, le jésuite argentin, homme de réseaux austère et intransigeant durant ses années sud-américaines, s’est mué une fois élu en pontife populaire et réformiste. Relisez la nécrologie de Bernadette Sauvaget

Biden et Trump tous deux présents à Rome. «Il y a tout juste vingt ans, trois présidents américains voyageaient ensemble pour les funérailles du Pape Jean-Paul II», rappelle The New York Times. «George W. Bush avait proposé à son prédécesseur Bill Clinton de l’accompagner et l’avait embarqué à bord d’Air Force One, tout comme son propre père l’ancien président George H.W. Bush. C’était un exemple remarquable d’unité transpartisane entre rivaux politiques, qui semble inimaginable aujourd’hui. L’ancien président Joe Biden et sa femme Jill ont voyagé de leur côté à Rome.» Selon le quotidien américain, interrogé dans l’avion pour Rome sur un échange éventuel avec Joe Biden en marges des funérailles, le président Trump a semblé surpris de la présence de son prédécesseur et a indiqué : «Ce n’est vraiment pas en haut de ma liste.»

Le Vatican évalue à «environ 200 000 personnes» l’assistance aux funérailles du pape François.

Modèles du pape, suite. Après de nouvelles séries de photographies et de selfies, les trois pin-up du pape, escortées par deux chevaliers servants, ont fait le signe de croix. Et ont tenté une sortie de la place Saint-Pierre au moment même où la messe de funérailles débutait.

Changement de programme pour les 80 000 adolescents qui étaient attendus ce week-end. Ils sont là, en nombre pour le jubilé des adolescents, prévue dans le cadre de l’année sainte de 2025. C’est l’occasion de centaines de pèlerinages à Rome. Ce week-end devait avoir lieu la canonisation de Carlo Acutis, un jeune geek mort prématurément à 15 ans en 2006, devenu déjà une idole parmi les jeunes générations cathos. Il a été surnommé «le premier saint du sixième continent [Internet, ndlr]» Pour cause de funérailles du pape, la canonisation controversée d’Acuti (le débat porte sur l’âge du canonisé, peut-on être saint à quinze ans?) a été immédiatement reportée. Par Bernadette Sauvaget

Retrouvailles. Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont salués en marge des obsèques. Il s’agit de leur première rencontre depuis l’humiliation subie par le président ukrainien, en mondovision, lors de sa visite à la Maison Blanche le 28 février dernier. La rencontre d’aujourd’hui intervient au lendemain d’une visite à Moscou de l’envoyé spécial de Trump, Steven Witkoff, et alors que Donald Trump a assuré dans la nuit que l’Ukraine et la Russie étaient «très proches d’un accord». La présence de Zelensky à Rome était incertaine depuis le retour précipité du président ukrainien à Kyiv de son voyage en Afrique du Sud, à la suite du bombardement russe sur la capitale ukrainienne jeudi matin. Par Alexandre Billette